Une folie s'est produite : les effectifs des cabinets ministériels ont été considérablement réduits. Si l'on considère qu'il y a une responsabilité politique, il faut donner aux politiques les moyens d'exercer leurs fonctions. Lors de mon premier passage au ministère, il devait y avoir cinq à sept personnes chargées de la sécurité sanitaire, et je peux vous assurer qu'ils ont eu du travail, avec le chikungunya, la dengue, la préparation à la grippe H5N1 et aux différents risques sanitaires. Lors de mon deuxième passage au ministère, il n'y avait plus que deux personnes chargées de la sécurité sanitaire à temps plein et, aujourd'hui, il n'y a plus qu'une personne : c'est de la folie, quand on voit le monde dans lequel on vit et les risques qui existent.
La DGS mériterait vraiment d'être renforcée mais on en revient toujours à la même question : la santé fait-elle partie, oui ou non, du cœur régalien de l'État ? Pour moi, la réponse est oui. Mais c'est à ceux qui nous gouvernent de dire si la santé fait partie des enjeux essentiels et stratégiques. Depuis la loi de 2007, c'est au ministre, ou à son représentant, de s'assurer qu'on a suffisamment de masques.
J'ai entendu des gens me reprocher de ne pas avoir fait de nouvelle commande de masques en 2011, mais nous en avions 1,4 milliard ! Nous avions atteint notre cible pour les masques FFP2 et, pour les masques chirurgicaux, nous étions à 80 % de l'objectif cible. Nous n'étions pas à 100 %, c'est vrai, mais nous avions des capacités de production sur le territoire national : il aurait donc été facile d'arriver rapidement à 100 %, et le directeur général de la santé avait recommandé d'attendre le projet de loi de finances pour 2013 pour voir s'il fallait en recommander.