Monsieur le ministre, vos propos, assez éclairants, mettent en lumière un certain nombre de contradictions dans ce que nous avons entendu lors des précédentes auditions.
À la lumière de votre expérience, comment considérez-vous la manière dont l'action de l'État a été pilotée ? L'intervention du conseil scientifique vous a-t-elle paru une bonne chose ? N'avez-vous pas le sentiment que l'État s'est, dans un premier temps, comporté comme un client des agences – lesquelles ont parfois donné l'impression d'avoir davantage de pouvoir que le ministère de la Santé –, avant de sembler s'en passer, voire de les contourner, dans un second temps ?
L'État ne s'est-il pas reposé sur les collectivités territoriales, et le fait que vous-même ayez été amené à passer vos propres commandes de masques ne révèle-t-il pas une défaillance de sa part ?
L'organisation de la gestion de crise doit-elle reposer sur la centralisation d'un certain nombre de tâches ou doit-on, au contraire, approfondir une forme de décentralisation ?
Ensuite, si la lettre du directeur général de Santé publique France, François Bourdillon, en date du 26 septembre 2018, avait été envoyée à votre directeur général de la santé pour l'avertir d'un problème dans les stocks de masques, quelle suite lui aurait été donnée ?
Enfin, si une pandémie s'était développée alors que vous étiez en fonction, pensez-vous que les outils que vous aviez mis en place auraient permis d'éviter le confinement ?