Le pouvoir de contrôle appartient au Parlement, c'est-à-dire à l'Assemblée nationale et au Sénat. Point barre. Je ne vais pas plus loin, compte tenu de ce que vient de dire la présidente, mais vous avez compris ma position.
En matière de gouvernance, la circulation de l'information n'a pas fonctionné comme elle l'aurait dû, et les présidents des conseils départementaux – je pense en particulier à Nadège Lefebvre, qui s'est trouvée en première ligne dans l'Oise – ont dû se battre pour l'obtenir, notamment au sujet des EHPAD. Un président de région n'a pas de compétences directes sur les questions sanitaires, ce que je déplore d'ailleurs. Peut-être des consignes avaient-elles été données, qui n'ont pas simplifié la tâche des directeurs généraux d'ARS, quoi qu'il en soit, il faudra faire la lumière sur la manière dont les informations ont circulé sur les EHPAD et à quelles décisions cela correspond.
Un mot enfin sur la question du bien-être. J'avais réclamé la mise en place d'un numéro vert national, conscient que le confinement représentait pour beaucoup une véritable épreuve psychologique, qui n'a pas été suffisamment prise en compte. Je m'inquiète beaucoup de ses effets qui, cumulés à ceux de la crise sociale, pourraient accroître la détresse psychologique de certains de nos concitoyens. On ne vit pas le confinement de la même façon selon qu'on habite dans une belle maison avec jardin ou bien à quatre ou cinq dans soixante-dix mètres carrés. Et télétravailler avec des enfants à la maison, ce n'est pas non plus évident. Les uns ont souffert de la promiscuité, les autres de la solitude, qui a pu être encore plus pesante, et, malgré toutes les initiatives locales qui ont été mises en place, un numéro vert aurait eu beaucoup plus de force.
C'est la raison pour laquelle, au-delà de considérations économiques, je plaide en faveur de la culture. Au risque de faire sourire, je pense aux bals populaires, aux guinguettes et à tout ce monde de la nuit qui attend de rouvrir pour que se recrée du lien social.
Enfin, si certains lits sont restés vides dans les cliniques, le secteur privé n'a pas été mis à l'écart dans les Hauts-de-France. Au début de la crise, nous avions deux réunions par semaine avec le préfet, l'ARS, les présidents de département, les associations de maires, les pompiers et l'ensemble des intervenants, afin d'avoir une vision stratégique de la situation. Si des lits sont restés vides, tous étaient mobilisables. Même si cette coopération aurait encore pu être améliorée, la situation en tout cas n'avait rien à voir avec ce qui a pu se passer, à ma connaissance, dans d'autres régions.