Intervention de Maxime Sorin

Réunion du mardi 7 juillet 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Maxime Sorin, conseiller technique pour UNSA santé sociaux :

Il y a en effet des enseignements à tirer de la crise s'agissant de la gouvernance des hôpitaux. Les informations vont trop souvent de haut en bas, du directoire vers les agents, alors que des instances devraient permettre d'engager une réflexion commune – le comité technique d'établissement (CTE), le CHSCT ou le conseil de surveillance. Trop fréquemment, les ordres du jour ne permettent pas aux représentants syndicaux de faire remonter à la direction les problématiques concrètes.

Les conseils de surveillance étaient auparavant des conseils d'administration où les élus locaux avaient toute leur place, pour que la population puisse s'exprimer. Un « conseil de surveillance » est une expression un peu étrange s'agissant d'un hôpital : on ne peut se contenter de le surveiller, il faut aussi l'administrer. Les instances actuelles sont malheureusement réduites à des chambres consultatives, où on se contente de lever la main.

Si la gouvernance a été beaucoup plus agile pendant la crise, c'est parce qu'il y avait une sorte d'euphorie – tout le monde essayait de faire de son mieux et avait des semaines à rallonge. Une des leçons à tirer de la crise, c'est qu'il faudrait des points d'ancrage beaucoup plus locaux. Certains GHT s'étendent sur presque 70 kilomètres avec une direction commune. On ne peut pas gérer un hôpital à distance.

D'après les retours que nous avons eus, le port des FFP2 concernait effectivement les actes invasifs de la sphère ORL. On sait, par ailleurs, que la transmission est à 80 % manuportée et à 20 % aéroportée. La problématique des masques est mise en avant, alors que c'est d'abord sur les gestes barrières et la distanciation sociale qu'il faut mettre l'accent, y compris dans les EHPAD, qui sont des lieux de vie.

Des choix ont été faits, ce qui a probablement coûté de nombreuses vies, et cela a créé un mal-être immense dans les équipes des EHPAD parmi lesquelles l'incompréhension était totale. On confond trop souvent les EHPAD médicalisés et les hôpitaux, alors que la gestion et l'exercice sont un peu différents. Beaucoup d'EHPAD ont dû se débrouiller avant que des actions et des recommandations soient mises en place par le Gouvernement. On a tout misé sur les hôpitaux et les établissements sociaux ; on a trop tardé pour les EHPAD et les personnes âgées, ce qui a conduit à une catastrophe. On a encore du mal à estimer les pertes à domicile – nous n'avons aucun chiffre.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.