Le problème n'est pas tant la formation des personnels dans les EHPAD – quand on est aide-soignant, on a le même diplôme en EHPAD qu'à l'hôpital – que le ratio personnels-patients. Il ne faut pas oublier que les EHPAD ont été créés pour que l'hospitalisation des personnes âgées dépendantes coûte moins cher à la sécurité sociale et soit moins médicalisée. S'il s'agit de remédicaliser le secteur médico-social ou les EHPAD, quelle sera la différence avec les soins de longue durée des établissements hospitaliers, où le ratio de personnel soignant, même s'il mériterait aussi d'être revu à la hausse, est quand même supérieur, notamment en termes d'infirmiers et de médecins ? Il faut y réfléchir ainsi qu'à la place que nous laissons aux seniors dans notre société.
Le Ségur va-t-il répondre à la demande de décentralisation et d'autonomie ? Je ne suis pas persuadé de la pertinence de la décentralisation si celle-ci se traduit par l'injection d'argent dans la santé par les régions selon les moyens qu'elles ont. Cela créerait des différences inacceptables. La déconcentration, avec les ARS, n'est pas non plus une solution quand elle n'est que technocratique et administrative.
Le bouillonnement engendré par la crise a permis de développer des outils de gestion intéressants, à partir du moment où la décision est partagée par toute l'équipe soignante – et non uniquement médicale. Les évolutions viendront du terrain et rien n'est plus efficace que le contrôle démocratique, par la population.