Vous nous avez livré le constat d'un hôpital qui a tenu, mais avec des restrictions très importantes : les patients venant des EHPAD n'ont pas pu y accéder, beaucoup de pathologies hors-covid n'ont pas été prises en charge durant la période de crise. C'est donc une perte de chance face à la maladie pour certains patients.
Comment l'hôpital remonte-t-il en charge sur les pathologies classiques ?
Le directeur général de la santé vient d'annoncer qu'il fallait se préparer à une seconde vague. Pensez-vous que nous avons tiré les leçons de la crise, pour éventuellement y faire face ?
Vos témoignages sur la prise en charge des patients dans les EHPAD sont extrêmement importants, graves même. J'aimerais que vous éclairiez un point s'agissant des services d'HAD : quand le médecin coordonnateur estime qu'un résident d'EHPAD est potentiellement touché par le covid, il appelle le 15. Que se passe-t-il alors ? Comment est motivée la non-prise en charge ? Certains patients venant d'EHPAD sont décédés à l'hôpital puisque, sur les près de 20 000 décès à l'hôpital, il me semble qu'un tiers venait des EHPAD. Pourquoi certains patients ont-ils été pris en charge et d'autres pas, basculant dans l'HAD, puis la mobilisation des équipes d'intervention et les soins palliatifs ?
Y a-t-il eu un changement dans la prise en charge entre le début de la crise et le 2 avril, date de la publication de premières statistiques de décès dans les EHPAD, qui ont causé un choc dans l'opinion publique ? Dans une situation de tension extrême, y a-t-il eu une hiérarchisation « masquée » des priorités ?