La prise en charge de la personne âgée, nous le pensons, n'a pas été une priorité durant la crise – elle ne l'est pas aujourd'hui dans notre société. Les rapports Libault et El Khomri l'identifient comme un choix de société, qui dépasse largement le débat que nous avons aujourd'hui.
On constate en France une montée de l'âgisme. Dans les EHPAD, je n'ai jamais vu que l'on réveille un médecin coordinateur la nuit. Si vous le faites, pardon mais, vous vous faites engueuler. Je ne sais pas ce qu'il en est pour la ville ou les grands centres mais, en milieu rural, la nuit, il n'y a pas d'infirmières et on est content quand il y a des aides-soignantes.
Sommes-nous prêts pour une deuxième vague ? Déjà, le personnel doit pouvoir se reposer et récupérer. Il a été échaudé une première fois par la déréglementation dont il a pâti, ne sachant pas s'il allait être reconnu en ASA ou en maladie professionnelle ; il ne faudrait pas que cela recommence. Des signes très forts doivent être envoyés, car aujourd'hui, certains personnels nous disent qu'ils préfèrent aller travailler ailleurs où ils seront mieux payés, moins stressés, et pourront profiter de leurs week-ends.