Il y a un manque évident d'effectifs et de moyens. S'il fallait comparer le nombre de lits de réanimation par habitant en Allemagne et en France, il y aurait matière à discussion, tout de même…
Les personnels sont épuisés. Les équipes manquent d'effectifs, mais il n'y a pas de ratio de personnel infirmier, sauf en réanimation. Dans ces services, quand des lits de fortune sont ouverts en urgence, c'est avec des personnels non formés et toutes les difficultés que cela peut comporter.
Il faut augmenter les moyens donnés à l'hôpital et les personnels qui y travaillent, pour les engager dans un processus qui ait du sens. À Mme Buzyn, qui nous invitait un jour à redonner du sens au métier, j'ai répondu que soigner les gens était précisément le sens de notre métier. Seulement, quand on éloigne les professionnels de leurs valeurs, on crée du désengagement et de la démotivation. C'est ainsi que l'on se retrouve avec 400 000 infirmières formées qui exercent un autre métier. Plutôt que de chercher à redonner du sens au métier, redonnons-lui les moyens de s'accomplir !