Intervention de Éric Ciotti

Réunion du mercredi 8 juillet 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti, rapporteur :

Merci de la mobilisation des établissements et des personnels que vous représentez dans le cadre de cette crise où vous avez joué un rôle considérable. La question est de savoir s'il a été à la mesure de vos capacités.

Monsieur Gharbi, vous avez déclaré que les opérations de 100 000 patients par semaine avaient été déprogrammés à partir du 13 mars. Rétroactivement, n'était-ce pas une problématique lourde ? Vous avez indiqué que, dans le Grand-Est, vos établissements avaient été saturés. Dans d'autres régions, comme la mienne, Provence-Alpes-Côte d'Azur, les chefs d'établissement constatent que leurs établissements étant restés vides pendant trois mois, ce qu'ils considèrent comme un gigantesque gâchis. Des patients n'ont pas été pris en charge parce que l'hôpital ne les recevait pas et que les interventions classiques, d'urgence non vitale, telles que l'orthopédie, ont été stoppées. N'aurait-on pu mieux articuler le secteur public et le secteur privé en maintenant les activités classiques dans le privé, en tout cas dans les régions qui n'étaient pas sous tension ? Ne peut-on, dès lors, émettre un regret dans la mesure où plusieurs millions de patients n'ont pas été pris en charge, ce qui se traduit actuellement par des files d'attente et des reprises de l'activité compliquées ?

Vous avez affiché des chiffres que je souhaiterais vérifier. Vous êtes passés de 500 lits de réanimation à 4 000, soit un multiplicateur de huit. En totalité, les lits de réanimation sont passés de 5 000, dont 500 pour le privé, à 14 000, c'est-à-dire que le secteur public est passé de 4 500 lits à 10 000, soit un quasi-doublement. Comment avez-vous fait puisque, manifestement, vous êtes allés plus loin et plus vite en multipliant la capacité de lits de réanimation ? Disposiez-vous des équipements, de respirateurs ? S'agissait-il de lits « dégradés », en ce sens que ce n'était pas des lits de réanimation lourde, ou de salles de réveil ?

Madame Desaulle, vous avez déclaré que, au début, les établissements hospitaliers et les établissements médicosociaux avaient été totalement dépourvus d'équipements de protection individuelle. Jusqu'à quelle date ? Comment la situation a-t-elle été gérée ? Comment s'explique l'absence de stock malgré la doctrine du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale de 2013 ? Les autorités de tutelle – ARS, département – procédaient-elles à des contrôles dans les établissements médicosociaux ? Ma question vaut pour la Fédération d'hospitalisation privée : comment les stocks d'EPI étaient-ils définis et quand avez-vous été confrontés à la pénurie ?

Dans les établissements, notamment dans les EHPAD, on a mis beaucoup de temps, semble-t-il, avant de faire passer des tests. Le ministre Olivier Véran avait annoncé un dépistage systématique, dont la montée en puissance a été très lente. Tous les résidents des EHPAD ont-ils été testés ? Que pensez-vous de la doctrine initiale selon laquelle on testait seulement à partir du moment où un cas était confirmé ?

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