Intervention de Lamine Gharbi

Réunion du mercredi 8 juillet 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FPH) :

Nous avons reçu l'appel le vendredi 13 mars au soir ; en quarante-huit heures, nous avons déprogrammé de façon simple et rapide la totalité de l'activité prévue les quinze jours suivants durée de confinement annoncée par le Président de la République.

Dès le 14 avril, j'ai appelé à la reprise de l'activité, donc avant le déconfinement, car je voyais bien que dans certaines régions les cliniques étaient sans activité. Cela dit, des problématiques se posaient, très souvent notées par nos adhérents. On parlait du Grand-Est, de l'Île-de-France ; la région Rhône-Alpes commençait à s'enflammer. Nous avons pensé que la vague se déplacerait ensuite sur la région PACA, en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine. Elle n'a pas pris ce chemin et aucune de nos régions n'a été saturée.

Je disais à mes collègues dont la clinique était vide qu'ils devaient se préparer à accueillir des patients en soins de suite, en post-réanimation en cas d'arrivée du virus, ajoutant que si la vague ne déferlait pas jusque-là, tant mieux, il y aurait des morts en moins. Je n'ai donc aucun état d'âme sur la déprogrammation. Par contre, le retour à la pleine activité a été plus long que prévu et n'atteint pas, à ce jour, 100 %. Je travaille dans l'Hérault, le Gard et l'Aude. Toutes les villes et tous les villages que j'ai traversés étaient vides. Il était impossible de faire reprendre à nos concitoyens le chemin des cabinets médicaux et des cliniques car ils étaient habités par une peur panique de sortir.

Les établissements ont donc été vides du 15 mars au 12 mai, ce qui est normal et logique. Je remercie la solidarité nationale qui, dès le début, a compensé nos charges. Mes adhérents ont éprouvé des craintes, parce que nos établissements ne sont pas financés par la dotation globale mais selon la tarification à l'activité (T2A) – un système que nous voulons conserver car nous estimons devoir être rémunérés à notre activité, au mérite et à la qualité. Pas d'activité, pas de recettes. Dès le début, notre ministre a compensé l'ensemble de nos charges. Nous avons pu payer nos salariés, nos charges sociales et fiscales pendant toute la période. Merci !

Le confinement était donc logique et ne permettait pas l'activité des établissements.

Nous sommes passés de 500 à 4 000 lits de réanimation, mais il est évident qu'il ne s'agissait pas de 4 000 lits de réanimation tels que nous avons pu les voir sur les plateaux techniques, c'était de la réa -like, des soins continus upgradés. Nous avons installé les respirateurs des blocs dans les services de soins continus. J'en profite pour saluer la complémentarité public-privé : nos infirmières anesthésistes qui travaillaient aux blocs opératoires ont suivi à l'hôpital une formation rapide sur la réanimation. Bien sûr, nous ne pouvions totalement les former en quinze jours – mais tout de même ! Nous avons pu nous préparer, mais se préparer ne signifie pas avoir une activité.

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