Il faut se replacer dans la période du 20 au 25 mars. La FHP organisait quotidiennement une cellule de crise, qui réunissait vingt-cinq personnes, l'ensemble des représentants des groupes des indépendants et les directeurs de crise. La disponibilité des personnels a engendré une tension extrêmement forte car où nous avons connu un absentéisme très important. Beaucoup de soignants se sont arrêtés pour des raisons de garde d'enfants ou de covid, un grand nombre des personnels ayant été malades. Cela s'est produit au moment où la vague a été la plus forte dans les régions touchées.
Pour l'organisation des soins, il était important de disposer d'une réserve d'établissements et de personnels disponibles. Je me souviens précisément du dimanche 29 mars. Ce jour-là, nous recherchions du personnel pour les établissements de l'Île-de-France, publics et privés. Les syndicats ont fait preuve d'une formidable solidarité et ont relayé des appels aux personnels, lesquels sont venus en nombre renforcer les régions en difficulté. Il faut s'en rappeler, car nous avons tous eu très peur au cours de cette période. Ce n'est que vers le 15 avril que la tension est redescendue.
Je veux également évoquer l'usage des masques. D'une part, il y a la consommation habituelle, d'autre part, ce qui s'est passé pendant cette période. Si un établissement consommait 100 masques chirurgicaux en temps normal, il en a consommé 400 pendant la pandémie. Le besoin a été démultiplié compte tenu de leurs différentes utilisations. Quant aux masques FFP2, le besoin a été multiplié par vingt. Un stock de consommation dite « normale » n'a rien à voir avec un stock utilisé pendant la crise. Au démarrage, des craintes ont surgi, notamment car il fallait trouver le bon rythme de leur usage. Ajoutons qu'au cours de cette période nous craignions une appropriation par les professionnels de santé de l'usage qu'il convenait de faire de tel ou tel type de masques.