Intervention de Antoine Perrin

Réunion du mercredi 8 juillet 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Antoine Perrin, directeur général de la Fédération des établissements hospitaliers et d'aide à la personne privée non lucratif :

La doctrine était claire : les soignants du secteur sanitaire au contact direct de patients avérés covid devaient porter des protections, à tel point que des établissements médicosociaux qui disposaient de stocks de masques se sont vus réquisitionnés par les ARS, tout en conservant pour eux un minimum de masques afin de répondre à l'instruction du 23 mars de cinq masques par place et par semaine en EHPAD. La situation a un peu évolué fin mars, lorsque l'on a créé les unités covid dans le secteur médicosocial. Des patients covid ont été maintenus dans les EHPAD et pris en charge médicalement. Cela n'a d'ailleurs pas été possible dans l'ensemble des structures en raison de leur architecture. Les professionnels qui s'occupaient des patients covid ont obtenu des masques chirurgicaux et des masques FFP2 lorsqu'ils devaient leur apporter des soins spécifiques. Mais cet approvisionnement était très limité.

Au début, l'accès aux tests était restreint. Fait paradoxal, lorsqu'ils ont été accessibles début mai, la doctrine qui consistait à ne tester que les deux premiers malades s'est détendue. La question fut ensuite de savoir ce que l'on doit faire dès lors que l'on teste l'ensemble des professionnels et des résidents d'un EHPAD et que l'on s'aperçoit que 30 % des professionnels sont positifs, comme cela est arrivé. Les injonctions étaient contradictoires entre la médecine du travail qui conseillait que ces professionnels restent chez eux, même s'ils étaient asymptomatiques, et les autorités sanitaires, poussées par les directeurs d'hôpitaux et les structures médicosociales qui manquaient cruellement de personnel et qui essayaient de garder, sur la base du volontariat leurs salariés au travail. Il faut bien comprendre que s'ils s'arrêtaient, les personnes accompagnées ne pouvaient plus être prises en charge, y compris pour les fonctions de base.

La diffusion des tests a été plus problématique que bénéfique dans un contexte de pénurie de professionnels et d'injonctions contradictoires entre les recommandations du ministère du travail et celle du ministère de la santé, au point d'inquiéter les directeurs sur leur responsabilité pénale vis-à-vis de leurs salariés.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.