Intervention de Christine Schibler

Réunion du mercredi 8 juillet 2020 à 17h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Christine Schibler, déléguée générale :

Nous avons considéré que les consignes visant à spécialiser certains établissements sur le traitement des malades atteints du covid au niveau national n'avaient pas de sens, car chaque région connaissait des situations différentes et l'offre devait s'adapter à des contraintes particulières. Lorsque nous avons été interrogés par la DGOS dans le cadre de la préparation du déconfinement sur ses modalités d'organisation, nous avons indiqué que l'approche devait être médicalisée et discutée avec les ARS dans les régions et les territoires. Nous estimions que la mesure consistant à imposer une même organisation pouvait connaître des difficultés d'application sur un territoire en raison des équilibres entre le public, le privé et les professionnels en présence. Nous pensons que l'organisation des soins doit être débattue au sein des territoires, sous la régulation de l'ARS. À cette position, nous ajoutons un enjeu : la nécessité de disposer de données d'activité de pilotage fiables et solides. En début de crise, nous avons été confrontés à de multiples systèmes d'information, tels que le système d'identification des victimes civiques, le répertoire opérationnel des ressources, les systèmes d'information non homogènes, variables selon les régions, prenant en compte totalement ou partiellement les activités. À cet égard, la région Île-de-France a été particulièrement efficiente parce qu'elle a mobilisé une cellule dotée des moyens d'identifier en temps réel, plusieurs fois par jour et dès le début de la crise, les ressources disponibles.

Dans le cadre de la loi de santé et du PLFSS, l'ensemble des fédérations soulignent avec nous un enjeu majeur. Afin d'être en mesure de procéder à des choix sur les territoires et de prendre les meilleurs arbitrages possibles, il est nécessaire de disposer d'un meilleur pilotage en temps réel, fondé sur les données d'activité et les données de ressources. Durant la crise, la gestion des données d'activité a été ardue. On constate que les régions qui ont réussi un excellent pilotage sont celles qui se sont équipées de systèmes ad hoc très rapidement. En matière de ressources, ma pharmacie à usage intérieur (PUI) a été activée, même si cela a été un peu long au démarrage. Des plateformes de ressources en personnel ont été installées en région. Le pilotage des données d'activité est central pour permettre des arbitrages ciblés. Les consignes ne peuvent être nationales car elles ne seraient pas pertinentes sur les territoires ; en outre, les choix doivent être débattus par et entre les médecins, avec l'ensemble des agences et des opérateurs. Un tel dispositif relève obligatoirement du niveau régional et territorial.

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