Je confirme : la population, non masquée, a eu tendance à s'agréger ; les ponts de Paris étaient noirs de monde.
Nous n'abordons pas cette période de la même façon que lors de la première phase de l'épidémie. De nouveaux dispositifs permettent aux épidémiologistes d'analyser simultanément un certain nombre de paramètres, parmi lesquels le tableau de bord constitué par l'AP-HP. L'augmentation du nombre d'appels évoquant une suspicion de covid-19 est manifeste en Île-de-France, notamment à Paris et en Seine-Saint-Denis. Toutefois, le nombre de tests PCR positifs n'augmente pas de façon significative. Les personnes qui ont une fièvre modérée, une sensation d'oppression thoracique et de dyspnée ont désormais le réflexe d'appeler le 15. Il ne s'agit pas de patients graves et ils sont plus jeunes qu'au début de la crise. Les cartographies publiées chaque jour, qui matérialisent les appels par de petits points rouges, montrent que le bruit de fond s'intensifie, sans pour autant le lier à des cas avérés de covid.
Nous restons très attentifs à la sensibilité de ce signal. C'est une répétition générale que nous sommes en train de vivre. Lorsque l'épidémie reviendra cet hiver, il ne sera pas question d'aborder la crise avec les outils et les informations parcellaires dont nous disposions en février. Quant à la nécessité de porter un masque aujourd'hui, je constate qu'il est inutile de vous la rappeler…