Il faut se reporter au nombre de fermetures de lits intervenues au nom de l'efficience et de la rentabilité au cours des dernières années, notamment en réanimation médicale.
Ainsi, à l'hôpital d'Orsay, le service de réanimation, qui fonctionnait très bien, avait été fermé neuf ou douze mois avant le début de la crise. La Commission médicale d'établissement (CME), dirigée par le Dr Bruno Faggianelli, ainsi que le directeur ont ensuite reçu pour instruction de la part de l'ARS de le rouvrir : ils n'ont eu qu'à en rouvrir les portes, le matériel étant resté sur place !
La mise en avant de principes liés aux comorbidités, au risque, à l'évaluation de la survie en réanimation a rendu la médecine soucieuse de respecter l'efficience économique. On a donc fermé trop de lits, ce qui a conduit à la saturation de nos capacités.
Ce qui s'est passé à Mulhouse est intéressant : l'hôpital de campagne n'a ouvert que pour offrir des lits en réanimation médicale, ou en médecine intensive, pas dans d'autres spécialités. Cela montre que nous sommes allés trop loin dans les restructurations et les regroupements.