Intervention de Marc Léone

Réunion du mardi 28 juillet 2020 à 11h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Marc Léone, secrétaire général adjoint de la société française d'anesthésie et de réanimation (SFAR) :

Concernant les ventilateurs, la solution qui a été retenue était la moins mauvaise.

Je n'ai pas de chiffres de la mortalité en réanimation, mais selon l'étude du PMSI, la mortalité hospitalière est de 21 % : 4 % pour les moins de 55 ans, 10 % pour les patients âgés de 56 à 64 ans, 22 % pour les 65-80 ans, 39 % pour les plus de 80 ans. L'étude covid‑ICU est en cours d'analyse.

Je déplore, à l'instar de mon confrère le professeur Maury, les lourdeurs administratives et le manque de personnel qui entravent les procédures de recherche. Beaucoup d'études ont été lancées durant la crise mais n'ont pu être menées à terme faute de moyens humains. Il a fallu faire preuve d'inventivité pour trouver le personnel nécessaire. Nous avons pourtant obtenu beaucoup plus facilement les autorisations qu'en temps normal.

Le manque de propofol, de midazolam et de curare a-t-il été à l'origine des retards de reprogrammations ? La réponse est simple : la France disposait de quinze jours de stocks. Une seconde vague précoce aurait certainement entraîné une pénurie, sans possibilité de remplacement par des produits équivalents. Le propofol, le midazolam sont utilisés à la fois en anesthésie et en réanimation. Les flacons que nous utilisons à l'heure actuelle sont étiquetés en chinois, parce que les pharmaciens, submergés de travail, n'ont pas eu le temps d'y apposer des étiquettes en français. Il y a également des produits japonais. Pour le curare, c'est pareil. Les chaînes d'approvisionnement sont tendues, car nous sommes dépendants d'un très petit nombre d'usines situées en Asie du Sud-Est. La SFAR a lancé des alertes à ce sujet ces dernières années, le moindre dysfonctionnement pouvant rapidement entraîner une pénurie.

Quant à l'objectif de 4 500 lits de réanimation au 26 mars, je n'en sais pas davantage. Je crois que nous avons ouvert jusqu'à 10 000 ou 12 000 lits supplémentaires.

Le confinement a été très efficace : alors que nous nous attendions à devoir passer d'une capacité de 40 à 120 lits dans mon établissement, nous nous sommes finalement arrêtés à 85, et fort heureusement, d'ailleurs, car avec le personnel formé dont nous disposions, nous serions arrivés très rapidement à saturation.

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