Vous insistez sur le fait que la réanimation est un service particulier, d'une grande technicité – et je peux en témoigner –, et qu'il faut gratifier les infirmiers afin de mieux les fidéliser. Ne pensez-vous pas que c'est l'ensemble du personnel de ces services qu'il faudrait pouvoir fidéliser ? Au sein des équipes pluridisciplinaires, il faut que le binôme formé de l'aide-soignant et de l'infirmier fonctionne. N'est-ce pas injuste de fidéliser le second et pas le premier, qui arme la chambre ? Et il ne faut pas non pas oublier l'agent de service hospitalier.
J'entends bien que les respirateurs Osiris 3 aient été commandés dans l'urgence dans un contexte de pénurie de machines, mais à présent que nous sommes dans le creux de la vague, ne faudrait-il pas commander un matériel plus approprié en prévision d'une éventuelle seconde vague ? Vous semblez vous résigner au travail en mode dégradé. Pour ma part, j'ai travaillé dans un service de douze lits où il y avait cinq appareils différents. Bien que je ne fusse pas la plus performante de l'équipe, puisque j'étais là en renfort, je peux vous dire que le seul fait de lire les chiffres sur cinq appareils différents était une horreur. De telles conditions de travail présentent un danger pour les patients et font perdre du temps aux soignants.
D'après vous, selon quels critères – nombre de personnels, matériel – un lit peut-il être qualifié d'ouvert en réanimation ? Combien de lits de réanimation faudrait-il dans notre pays ?