Intervention de éric Fregona

Réunion du mardi 28 juillet 2020 à 16h00
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

éric Fregona, directeur adjoint de l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) :

L'AD-PA ne s'est pas formellement prononcée sur le caractère obligatoire ou non de la vaccination antigrippale, considérant que tel n'est pas son rôle, ce sujet relevant de discussions bien plus larges, notamment avec les partenaires sociaux.

Les tests sont arrivés trop tard. Il est évident que si nous avions pu tester plus tôt, nous aurions pu organiser un confinement plus ciblé. Sans doute n'avons-nous pas repéré, au début, les bons symptômes de la covid-19 et certaines personnes ont-elles été isolées alors qu'elles n'auraient pas dû l'être. Lorsqu'elles ont été testées, ensuite, et qu'elles ont été diagnostiquées positives, il a fallu les confiner à nouveau dans des chambres qui, en moyenne, font 20 mètres carrés. Imaginez les répercussions psychiques que cela peut avoir pour des personnes fragiles qui ne peuvent pas voir leur famille !

Nous avons toujours dit qu'il fallait tester tout le monde, et pas seulement les premiers cas déclarés. Nous avons insisté, en particulier, pour que l'ensemble des résidents en établissements et des personnes âgées vivant chez elles soit testé. Nous avons été surpris que des personnes puissent aller se faire tester dans des drives alors que tous les tests n'avaient pas été utilisés pour les personnes âgées. Si une nouvelle vague devait avoir lieu, notre secteur d'activité devrait être prioritaire, les personnes âgées ayant payé le plus lourd tribut au virus.

S'agissant des hospitalisations, nos adhérents ont souligné l'absence de protocole qui les contraignait à discuter à chaque fois avec les services d'urgence. Sans doute parce qu'ils ont été débordés, notamment en Île-de-France et dans le Grand Est, ces derniers ont préconisé de garder les résidents en établissement. De notre côté, nous avons toujours encouragé nos adhérents à faire valoir la nécessité de les faire hospitaliser le plus possible, les personnes âgées devant être traitées comme les autres citoyens. Faute de protocoles sur lesquels s'appuyer, nous ne pouvons faire remonter que des ressentis.

Concernant les services de soins à domicile, Monsieur le rapporteur, vous avez raison : ils ont été complètement oubliés et ils ont pâti de retards dans tous les domaines. Comme ils ne sont pas financés par les ARS, ils n'ont pas bénéficié du circuit des groupements hospitaliers de territoires (GHT), pourtant très fluide, pour la délivrance des masques ; ils ont dû passer par les officines. Or, les pharmacies ne connaissant pas les services de soins à domicile qui travaillent sur le terrain, les stocks de masques ont donc bénéficié prioritairement aux infirmières et aux médecins libéraux. Nous avons insisté pour que les services de soins à domicile puissent passer par le circuit des GHT, mais il a fallu un mois pour cela. Si bien que, pendant un quart ou un tiers de la crise, nombre de professionnels ont pris des risques considérables en travaillant sans masque, ce qui est inacceptable. À ce jour, seuls 20 % des départements leur ont versé une prime, qui plus est la plupart du temps inférieure à celle dont bénéficient les personnels des établissements. Dans notre secteur d'activité, les services à domicile ont vraiment été laissés pour compte.

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