Pour cerner la surmortalité, il faut comparer le nombre de décès entre le 1er mars et le 31 mai 2019 à ceux qui sont intervenus dans ce même intervalle en 2020. De manière globale, on a observé une diminution des accidents de la route du fait du confinement, mais, selon les chiffres de l'INSEE, les décès ont augmenté de 50 % dans les établissements pour personnes âgées et de 30 % dans le secteur de l'aide à domicile.
Ce n'est pas à nous, directeurs d'établissement, de compter ces morts ; notre rôle est d'agir et d'accompagner les personnes comme si elles étaient chez elles. Nous n'avons pas vocation à transformer nos 7 000 établissements en petits hôpitaux avec des personnels en blouse blanche. Que certains soient plus médicalisés et offrent des consultations techniques sur un territoire donné pourrait répondre à des besoins de santé, mais nous estimons que les Français aspirent dans leur grande majorité à rester chez eux ou dans un environnement qui rappellent le domicile. Cela implique que les personnes âgées résidant dans des EHPAD – avec cet horrible « D » de la dépendance qui n'a rien d'attrayant – puissent avoir accès aux urgences hospitalières comme tout un chacun. Les établissements ne disposent ni des équipements nécessaires ni de personnels en nombre suffisant pour pratiquer une oxygénothérapie de même niveau qu'en milieu hospitalier.