Intervention de Éric Valade

Réunion du mercredi 16 septembre 2020 à 17h45
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Éric Valade, médecin en chef, chef du département de biologie des agents transmissibles :

Cet épisode s'est déroulé très rapidement. Après avoir appareillé de Toulon le 21 janvier, le porte-avions a fait escale à Brest du 13 au 16 mars. Apparu vers le 21 mars, le premier cas suspect a bénéficié à bord d'un scanner qui s'est révélé négatif. Vers le 5 avril, sont apparues des suspicions d'autres cas. Six marins ont été évacués le 6 avril. Le 7 avril, l'alerte était donnée. Comme l'a dit la directrice centrale, le service de santé des armées a envoyé à bord une mission constituée d'épidémiologistes et de spécialistes de biosécurité.

Le porte-avions a accosté à Toulon le 13 avril. Entretemps, trois autres marins avaient été évacués vers les structures hospitalières. Dès son accostage, les membres de l'équipage ont bénéficié de tests de diagnostic et 55 marins ont été hospitalisés. Le lendemain, une vingtaine d'entre eux restait hospitalisée.

Parallèlement, une opération décontamination a été conduite par des membres du service spécialisé des armées en matière NRBC et par des spécialistes de l'institut de recherche biomédicale des armées pour rendre le porte-avions opérationnel le plus tôt possible.

Pour comprendre cette épidémie, il faut connaître la complexité de ces navires et la promiscuité qui y règne. Environ 1 800 marins vivent dans un bâtiment soumis à des problématiques de ventilation et d'aéraulique, éléments favorisant le développement potentiel d'épidémies. À l'époque, le porte-avions ne disposait pas de moyens de diagnostic biologique, ce qui, depuis, a été corrigé.

Nous avons tiré des leçons de cet événement épidémiologique, dont la nécessité de renforcer les mesures de prévention et d'évaluation du risque biologique à l'intérieur d'un tel bâtiment, en tenant compte des problématiques d'aéraulique et de ventilation. Nous devons adapter l'organisation de la vie à l'intérieur en raisonnant en termes de groupes pour les différentes spécialistes travaillant ensemble, afin de générer le moins possible de cas contacts. J'ai évoqué la dotation en équipements spécifiques permettant un diagnostic plus rapide non uniquement basé sur la clinique.

Nous avons réalisé un bilan sanitaire complet de l'équipage qui avait accosté au mois d'avril. Pour le prochain appareillage, une enquête vise à évaluer le statut biologique de l'ensemble des membres d'équipage.

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