Intervention de Maryline Gygax Généro

Réunion du mercredi 16 septembre 2020 à 17h45
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Maryline Gygax Généro, directrice centrale du service de santé des armées :

Ce qui ne s'est pas produit. Il n'y a pas eu de nécessité de contact direct avec les passagers. Les personnels navigants ont été surveillés cliniquement. Je rappelle que la PCR de tous les ressortissants rapatriés ayant voyagé dans le premier avion s'est révélée négative. Il se trouve qu'en raison du cluster de Creil, un peu plus tard, deux des personnels navigants ont été testés, parce qu'ils étaient sujets contacts, et leur PCR était négative. L'étude du profil de l'épidémie dans l'Oise, notamment à Creil, et en particulier la détermination de la date de début des symptômes ressentis chez les civils, montre que celle-ci est antérieure au rapatriement des ressortissants. Compte tenu de la physionomie de l'épidémie, France publique France et nos épidémiologistes ne retiennent pas de lien entre l'équipage de l'avion militaire et l'épidémie de l'Oise.

Pour ce qui est du Charles de Gaulle, le virus était inconnu il y a encore quelques mois. Nous avons « appris en marchant ». On peut se dire rétrospectivement qu'en utilisant les connaissances dès leur apparition, nous aurions pu faire mieux. Nos épidémiologistes ont repris l'interrogatoire de chacun des marins et l'historique de leurs symptômes, sauf quelques-uns qui n'ont pas souhaité s'y prêter. Sur le pont d'envol d'un porte-avions, il fait assez froid et l'apparition de symptômes ORL est banale, on en signale quinze à vingt par jour. Vous avez raison de dire que l'agueusie et l'anosmie auraient pu être discriminants, mais seule la PCR ou le scanner aurait permis d'établir avec certitude le diagnostic. Quand on a réinterrogé les marins, certains ont eu une anosmie transitoire de quelques heures et n'ont pas pensé à la signaler. Je rappelle que la plupart étaient asymptomatiques et que nous n'avons connu que plus tard le pourcentage de patients asymptomatiques porteurs de covid. Certes, des symptômes auraient pu alerter, mais il y avait une proportion non négligeable de marins complètement asymptomatiques. C'est une population jeune. Si le porte-avions était parti un peu plus tard, il est très probable que nous l'aurions équipé d'automates de PCR, comme nous l'avons fait depuis. On peut toujours faire mieux, mais je crois vraiment que nos équipes à bord ont fait le maximum, en lien étroit avec le commandement, compte tenu du pourcentage très élevé d'asymptomatiques à bord.

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