Nous travaillons au quotidien avec les sapeurs-pompiers et les SAMU sur le territoire national. Certains médecins de la brigade des sapeurs-pompiers à Paris et du bataillon des marins-pompiers de Marseille sont des médecins militaires. La coopération au quotidien est naturelle. Nous avons réalisé ensemble quelques exercices, notamment dans le cadre de l'action contre le virus Ebola, puisque les interfaces sont toujours interrogées lors de la mise en place d'une chaîne. Travailler ensemble au quotidien et bien se connaître sont des éléments importants pour fluidifier le fonctionnement en cas de crise.
Je ne peux vous dire qui a été écarté. Nous sommes intervenus comme effecteurs. Nous avons répondu aux demandes de la santé publique prises en compte par le plateau de crise du ministère des armées. C'est bien le centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) de l'état-major des armées qui nous a déclenchés, après évaluation des moyens pour répondre à l'effet à obtenir et vérification du respect de « la règle des quatre « i ».
La coopération a été fluide, notamment pour les transports de patients en hélicoptère. Les médecins du SAMU ont pris en charge à bord les patients de réanimation, tandis qu'à chaque fois, des médecins aéronautiques de la médecine des forces permettaient au SAMU de se concentrer sur la prise en charge médicale des patients, en assurant l'interface avec l'équipage et en facilitant l'organisation, ce que nous savons bien faire. La coopération a également bien fonctionné à bord des trains sanitaires.
Les transferts de patients étaient-ils indispensables ? Les autorités de santé publique pourraient vous répondre. Nous sommes intervenus comme effecteurs. Nous travaillons avec la santé publique à la réponse aux crises. Des médecins du service de santé des armées sont en poste au ministère de la santé. Il y a, au quotidien, un officier de liaison et un médecin militaire au sein du CORRUSS, le centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales du ministère chargé de la santé. Nous travaillons quotidiennement avec la direction générale de la santé. Nous nous connaissons bien, ce qui facilite la réponse aux crises. Mais dans cette crise, nous sommes intervenus comme opérateur.
Existe-t-il un partenariat entre le SSA et le SGDSN dans le cadre de la réalisation des plans de crise ? Au sein du ministère, un haut fonctionnaire de défense et de sécurité fait l'interface avec le SSA. Le service de santé des armées participe à la rédaction des plans et à la réalisation d'exercices. L'état-major des armées fait appel au SSA chaque fois qu'il a besoin d'une expertise. Les hôpitaux militaires participent au réseau des laboratoires dans le cadre des exercices Biotox et Piratox. L'interfaçage est réel. Nous sommes disponibles pour apporter des améliorations. Il y aura sans doute un retour d'expérience après la crise, mais nous participons bien à la préparation des plans de crise.
Je vous remercie d'avoir salué le SIAé et la capacité d'aménager les soutes. Le SSA est en proximité quotidienne avec des forces armées. Nous réfléchissons ensemble en permanence à la façon d'améliorer l'équipement sanitaire et la prise en charge des blessés dans tout type d'environnement. Notre capacité de recherche appliquée et d'innovation est permise par cette proximité. Nous partageons les opérations dans des circonstances particulières, ce qui donne la capacité de concevoir dans un délai court. Si je remercie de saluer le SSA, toutes ces qualités sont des qualités militaires. Nous sommes à l'image de nos armées.
Nous disposons d'une réserve opérationnelle d'environ 3 300 réservistes. Nous en avons d'ailleurs recruté un certain nombre en tout début de crise. La finalité première n'étant pas la même, je ne crois pas qu'il faille fusionner la réserve sanitaire et la réserve opérationnelle. Toutefois, il y a beaucoup d'anciens militaires dans la réserve sanitaire. Nous cherchons à développer notre réserve opérationnelle. La participation aux deux réserves permet de mieux travailler ensemble. Nous souhaitons une coopération étroite et nous échangeons sur ce sujet avec le directeur général de la santé.
Avons-nous manqué de moyens pour soutenir la gendarmerie ? Il nous manque une centaine de médecins des forces. L'engagement opérationnel est intense, nous devons soutenir les armées en ambiance covid et monter des centres de test au profit des armées. À un moment donné, les moyens et les tâches demandés peuvent être en discordance. Il y a probablement eu du retard dans la délivrance de certains certificats. Je partage votre avis sur l'intérêt de prendre des mesures simplificatrices. La crise a montré que des circuits simplifiés fonctionnaient très bien. Un de nos objectifs est de les conserver autant que possible. Nous envisageons d'autres pistes pour permettre à nos médecins de faire face à la multiplicité de leurs tâches et se recentrer sur le temps médical, telles que les pratiques avancées ou la coopération entre médecins et infirmiers.
Nous avons aussi engagé une politique active de recrutement. Nous recrutons des médecins contractuels pour trois, quatre ou cinq ans. La concurrence avec la santé publique existe, mais les médecins contractuels que nous recruterons seront formés à la gestion des flux de patients et à la réponse aux circonstances exceptionnelles, en sorte que lorsqu'ils retourneront dans la santé publique, cela ne pourra être que bénéfique. Peut-être même resteront-ils réservistes. Le recrutement de médecins contractuels au sein du SSA est une démarche gagnant-gagnant.