Intervention de Jean-Jacques Gaultier

Réunion du mercredi 21 octobre 2020 à 14h15
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Gaultier :

Je suis élu d'une circonscription dans laquelle un maire, élu le 15 mars, est décédé le 19 avril après plusieurs semaines d'hospitalisation et de réanimation. Il n'est pas le seul à avoir été contaminé dans sa mairie, et à en décéder.

Le 15 mars, l'OMS avait déclaré l'urgence de santé publique de portée internationale depuis un mois et demi, et elle déclarait qu'il fallait « tester, tester, tester ». Nous comptions alors une cinquantaine de morts en France et plus de 2 000 cas, mais la situation en l'Italie nous montrait, avec quinze jours d'avance, la vague qui arrivait. Le 12 mars, les cinémas, les théâtres, les établissements publics non essentiels – crèches, écoles, collèges, lycées et universités – étaient fermés. Agnès Buzyn a d'ailleurs déclaré le 17 mars, deux jours après le premier tour des élections : « On aurait dû tout arrêter, j'ai prévenu le Premier ministre le 30 janvier ».

Pourquoi avoir maintenu ce scrutin ? Vous indiquez qu'il n'y avait pas de consensus scientifique et politique, mais ce n'est pas indispensable, le général De Gaulle ou d'autres hommes d'État n'ont jamais fait du consensus une condition pour agir.

Étiez-vous d'accord pour que la ministre de la santé quitte son poste en pleine crise sanitaire ? Imaginez-vous que le ministre de la défense puisse se présenter aux élections municipales en pleine guerre ?

Les auditions des secrétaires généraux de la défense nationale successifs, rattachés au Premier ministre, ont rappelé que la responsabilité des stocks stratégiques de masques, qu'ils soient destinés aux malades ou au personnel soignant, incombait à l'État. L'État garde sa compétence de protection de la population, donc de stockage stratégique de masques, de vaccins et de médicaments. Vous êtes-vous préoccupé de l'état des stocks stratégiques avant le 23 janvier ? Avez-vous reçu des alertes ?

La dernière version du plan pandémie date de 2011. Pourquoi ne pas l'avoir réévalué depuis ? Les derniers exercices datent de 2013, pourquoi ne pas en avoir réalisé plus récemment ?

Le 13 mars, les frontières avec la Chine ont été fermées. Wuhan, ville de 14 millions d'habitants, avait été confinée le 23 janvier. Mais le trafic aérien avec la France était toujours autorisé, les vols étaient possibles, mais restreints. À l'inverse, Taïwan a fermé ses frontières dès la fin janvier. Il y a eu sept morts pour 23 millions d'habitants à Taïwan, en proportion, cela représente vingt et un morts pour les 67 millions de Français. Notre laxisme aux aéroports a-t-il contribué à la diffusion de l'épidémie ?

Je n'ai pas entendu de réponse à la question de notre collègue David Habib : avez-vous eu connaissance du courrier du DGS de 2018 à propos des masques ? Aviez-vous connaissance de la note confidentielle du 5 septembre 2016, destinée au candidat Macron, qui émanait également de Jérôme Salomon et précisait l'impréparation de la France ?

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