La notion de stock tournant est une formule habile pour justifier un déstockage motivé, en réalité, par la cherté du stockage et la mise au point d'une autre organisation. Pour avoir dirigé une entreprise, je sais que le déstockage doit s'accompagner de l'assurance de pouvoir reconstituer les stocks en cas de besoin. Dans votre réflexion sur les stocks tournants, vous êtes-vous préoccupés d'avoir l'assurance que les masques arriveraient en nombre suffisant en cas de besoin ? Dans la négative, vous auriez baissé la garde.
Cette notion de stock tournant aurait été validée, dites-vous, par François Bourdillon et la ministre de la santé. Or, le 26 septembre 2018, François Bourdillon vous a adressé un courrier pour vous alerter sur la quantité insuffisante de masques. Pareille situation est incompréhensible. Je souhaite que vous y reveniez.
À grand renfort de publicité, la commande de 10 000 respirateurs a été annoncée. Or ces respirateurs se sont révélés inutilisables dans les services de réanimation qui en avaient besoin, à tel point que 9 000 ont été redéployés ailleurs. En parallèle, des personnes âgées accueillies en EHPAD se trouvaient en détresse respiratoire sans pouvoir être transférées dans les hôpitaux, au motif que ceux-ci manquent du matériel nécessaire. Pourquoi des respirateurs de ce type ont-ils été commandés ? La directrice de Santé publique France, que j'ai interrogée à ce sujet, m'a répondu que cette commande ne venait pas de ses services. Comment ce matériel a-t-il été commandé et pourquoi ne correspondait-il pas aux besoins ?