Intervention de Boris Vallaud

Réunion du mercredi 28 octobre 2020 à 14h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBoris Vallaud :

Le 14 juillet dernier, le Président de la République affirmait que nous étions prêts à affronter une seconde vague, ce que vous avez vous-même répété en août. Le 27 août, le Premier ministre indiquait qu'il n'y avait pas lieu de s'affoler face à l'évolution de la pandémie. Il y a une semaine à peine, le ministre de la santé annonçait le couvre-feu, le justifiant comme une mesure nécessaire pour freiner l'épidémie là où elle est la plus virulente, sous peine de voir le seuil de 50 000 contaminations quotidiennes franchi sous une quinzaine de jours – ce chiffre a été atteint seulement quatre jours après cette déclaration.

À quelques heures de l'allocution du Président de la République, on ne peut pas ne pas s'interroger sur ce qui a été accompli depuis la première vague. N'avons-nous pas raté le déconfinement du point de vue sanitaire ? En attendant les rapports des travaux en cours – cette mission d'information et la commission d'enquête conduite par le Sénat –, ceux qui nous ont été communiqués formulent des critiques assez précises sur la gestion de la première vague : défaut manifeste d'anticipation, de préparation et de gestion ; difficultés dans la mise en œuvre de la stratégie définie par l'OMS ; sous-estimation initiale de la menace ; coordination désordonnée, avec parfois concurrence entre différents échelons administratifs ; manque de confiance et d'écoute du terrain, problèmes de communication. Quelles leçons avez-vous tirées des insuffisances ainsi mises en évidence ? Chacun mesure avec modestie la difficulté de l'exercice, mais quelles sont les conclusions tirées de la première vague ?

Vous aviez fixé un objectif de 12 000 lits de réanimation. À l'évidence, les conditions de mise en œuvre ne sont pas réunies. Pourquoi ne pas avoir organisé, comme en Allemagne, des formations aux gestes de soins intensifs et de réanimation au profit de toutes les infirmières et de tous les soignants ? Ne pensez-vous pas que la décision prise fin juillet d'ouvrir l'accès aux tests, à l'origine, selon nombre de professionnels de santé, d'un afflux de demandes auprès des laboratoires, a engendré des situations de blocage au point de rendre inopérante la stratégie d'interruption des chaînes de contamination ? Ne pensez-vous pas que cette embolie de la chaîne de tests constatée à la rentrée a eu un effet sur la stratégie de tracing  ? Comment la stratégie de déconfinement telle que vous l'aviez définie a-t-elle fonctionné – ou pas ? Dans quelle mesure avez-vous répondu aux dysfonctionnements rencontrés ?

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