Intervention de Martine Wonner

Réunion du mercredi 28 octobre 2020 à 16h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Wonner :

Je suis une élue du Grand Est. Sans le président de la région, Jean Rottner, sans le président du conseil départemental du Bas-Rhin, Frédéric Bierry, et sans les élus de proximité, la situation aurait été encore plus catastrophique. Ils ont été au rendez-vous, notamment pour accompagner les professionnels de santé dans le domaine de la protection individuelle et pour faire des propositions de réorganisation aux côtés de Mme la préfète.

Je serai un peu moins sévère que vous envers le directeur de l'ARS, que je connais bien. J'ouvre une parenthèse, puisqu'on a évoqué la région PACA. M. de Mester a été confronté, lui aussi – vous avez parlé de « décisions en silo », de « tuyaux d'orgue » – à une non-réponse permanente à tous les messages d'alerte qu'il envoyait, alors que la première vague frappait de plein fouet.

On fait face aujourd'hui à une deuxième vague. Vos bilans de la gestion de la première vague sont assez catastrophiques, pour ne pas dire plus. Alors que nous sommes à quelques minutes de l'annonce d'un nouveau confinement par le Président de la République, pensez-vous disposer de marges de manœuvre pour faire entendre vos propositions d'organisation, de distribution de matériels, chacun à votre niveau, dans les territoires ?

Je vous remercie, monsieur Muselier, d'avoir alerté le ministre de la santé sur ce que vivait notre confrère, M. Raoult. J'ai envoyé, aujourd'hui encore, un message à l'équipe de Marseille pour savoir si on lui interdisait toujours de prescrire de l'hydroxychloroquine. Manifestement, le ministre de la santé a demandé à Sanofi de ne plus livrer ce médicament dans cette ville. Ne pensez-vous pas que, face à cette provocation, on pourrait basculer dans une insurrection à Marseille ?

Je suis très heureuse que votre maman de 93 ans ait pu être sauvée. Le grand-père de mon collaborateur, âgé de 90 ans, vient d'être sauvé, non pas à Marseille, mais à Lille, parce qu'il a croisé le chemin d'un médecin traitant qui a appliqué le protocole de M. Raoult. Des histoires comme celle-là, je peux vous en raconter beaucoup. Étant la cofondatrice du collectif « Laissons les médecins prescrire », je sais qu'il y a, sur tous les territoires, des médecins généralistes qui bravent les recommandations de la haute administration. Un commis de l'État peut-il imposer au ministre de la santé une stratégie médicale ?

On avait le droit de ne pas savoir en mars, mais aujourd'hui, plus de 150 papiers, revues scientifiques démontrent l'intérêt du traitement précoce. Peut-on continuer à laisser les Français mourir, à voir les soignants submergés à l'hôpital ? On sait que l'hôpital public n'a pas obtenu tous les moyens qu'il devait avoir dans le Ségur. Si on n'empêche pas l'afflux vers l'hôpital en proposant un traitement précoce, il me semble que les conséquences de la deuxième vague seront dramatiques.

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