Intervention de Olivier Véran

Réunion du mercredi 4 novembre 2020 à 16h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

J'entends votre attachement à une réunion du Conseil de défense en particulier, mais sachez qu'il y en a eu à ce jour une bonne trentaine, si ce n'est davantage, sur la question du coronavirus. Vous savez que ce qui se dit au sein d'un conseil de défense et de sécurité nationale relève précisément de la défense et de la sécurité nationale et non d'une commission d'enquête, même parlementaire, et ce n'est pas faire preuve d'un manque de respect que de le préciser.

Je tiens néanmoins à vous dire que j'ai toujours été très à l'aise et parfaitement en phase avec les décisions qui ont été prises en Conseil de défense ou dans d'autres enceintes depuis le début de la pandémie. Pas une seule fois, en tant que ministre des solidarités et de la santé, je ne me suis senti en décalage ou en porte-à-faux vis-à-vis d'une décision actée. Et je suis reconnaissant à l'ensemble de mes collègues ministres, au Premier ministre et au Président de la République pour cette capacité d'écoute, de dialogue, de discussion, d'échange, comme je le suis à l'égard de l'ensemble des représentants de la communauté scientifique et des experts des différentes agences d'État ou indépendantes, qui ont toujours guidé avec soin et bienveillance toutes les décisions que nous avons prises. De ce point de vue, donc, soyez tranquille.

Quant à savoir si j'éprouve des regrets, je répondrai que l'heure n'est pas aux regrets mais à apprendre en marchant, à anticiper, à comprendre, à accompagner, à s'interroger, encore et toujours, sans jamais rien graver dans le marbre tant les connaissances scientifiques sont appelées à évoluer en matière épidémique.

Je rappellerai que le coronavirus est un phénomène naturel. Que les virus préexistaient à l'homme sur terre et qu'il faut composer avec eux, même s'ils ne sont pas de bonne compagnie. Qu'il y a toujours eu des épidémies et qu'il y en aura toujours, avec des virus qui peuvent être d'une férocité exceptionnelle comme celui que nous connaissons actuellement, ou au contraire beaucoup plus banals et qui passent sans faire de vagues et sans entraîner des situations de catastrophe. Et je rappellerai enfin que face à ce phénomène, nous devons rester très humbles, et apprendre les uns des autres, y compris – c'est un point très important – des acteurs et des experts étrangers.

Pas une semaine ne s'écoule sans que je sois amené à échanger avec mes homologues. La semaine dernière, c'était avec mon homologue québécois, hier avec mon homologue allemand, il y a trois jours avec le ministre espagnol, ou encore avec mes homologues italien ou suisse. Nous nous appelons, nous échangeons les informations et les données, nous partageons les constats et les stratégies, nous nous appuyons les uns sur les autres. Nous avançons et nous progressons ensemble. Il en va de la même manière pour le confinement et pour les mesures de freinage, qui sont de plus en plus analogues dans les pays où elles sont mises en œuvre, y compris à l'autre bout de la planète, en Australie ou sur le continent asiatique, et, plus près de nous, dans le Nord de l'Europe.

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