Monsieur le ministre, en tant que médecin biologiste, je ne peux qu'être d'accord et rappeler l'importance de déployer des tests antigéniques très rapidement. La commande de 5 millions est certes nécessaire, mais encore insuffisante, notamment pour les EHPAD. Dans mon département des Vosges, les EHPAD ont déjà utilisé tous leurs tests antigéniques, et n'en ont plus. Il est important de les réapprovisionner et de permettre ces dépistages au niveau de la population, en dehors des cas que vous avez cités – EHPAD, personnels soignants, universités, aéroports –, pour soulager les laboratoires qui sont de nouveau saturés. Nous courons de nouveau le risque de voir les délais de résultat augmenter.
Je souhaite vous interroger sur le décret du 19 septembre 2020, qui prévoit des compléments de traitement indiciaire pour les agents d'établissements publics de santé. Les agents de centres hospitaliers de psychiatrie qui se répartissent en unités sanitaires ont droit à ce complément, tandis que ceux qui se répartissent en unités médico-sociales, de type foyer d'accueil médicalisé ou maison d'accueil spécialisée, n'y ont pas droit. Ces agents, parfois, sont amenés à remplacer leurs collègues et passent d'un type d'unité à l'autre. Par ailleurs, des clusters existent dans les maisons d'accueil spécialisées, comme ce fut le cas dans mon département des Vosges. Quel est votre avis sur cette différence de traitement ?
La reconnaissance comme maladie professionnelle de la covid-19 pour les soignants l'ayant contractée est conditionnée au recours à une oxygénothérapie ou à une assistance respiratoire. Or tous les malades de la covid ne se sont pas retrouvés dans ce cas. Quel est votre avis sur cette autre différence de traitement ?
Mon dernier point porte sur le besoin de personnel formé en réanimation. Avez‑vous sollicité des renforts étrangers ? Je ne parle pas au niveau européen, tous les pays européens étant débordés. Le professeur Juvin, urgentiste bien connu, avait évoqué devant le Premier ministre la possibilité de demander des renforts de médecins et infirmières chinois, la situation chinoise étant revenue à la normale. L'ambassadeur de France à Pékin et le consul de France à Wuhan nous l'ont confirmé. Avons-nous interrogé les autorités chinoises à ce sujet ?