On ne peut pas comparer l'année 2020, en pleine crise épidémique, avec les années précédentes.
Premièrement, parce qu'en raison de la déprogrammation des soins, le profil des malades admis en réanimation n'est pas du tout le même. Sur ce point, nous conduisons actuellement des analyses fines, hôpital par hôpital.
Deuxièmement, parce qu'en augmentant le nombre de lits de réanimation, on dilate l'ensemble du système. Pardonnez-moi, mais vous confondez pourcentage et valeur absolue. Si on double le nombre de lits, le pourcentage des personnes en réanimation âgées de plus de 75 ans va diminuer de moitié. Or l'âge moyen des patients en réanimation pour covid est de 62 ans, et ce, qu'il y ait 50 ou 5 000 patients en réanimation dans toute la France. Le départ de la deuxième vague, et ses conséquences sur les admissions en réanimation, n'a pas modifié cet âge moyen.
Votre question soulève implicitement celle du tri entre les patients. Elle revient à demander : « Faute de place, avez-vous cessé d'admettre en réanimation les personnes de plus de 75 ans ? » Mais, monsieur le rapporteur, même lorsqu'il y a de la place, l'âge moyen ne change pas : 62 ans !
Si l'âge moyen s'était établi à 70 ans au début de l'épidémie pour baisser à 60 ans à son pic, alors vous auriez disposé d'arguments statistiques. Mais il était de 62 ans il y a un mois, toujours de 62 ans il y a quinze jours et il est encore à 62 ans aujourd'hui ! L'âge moyen des patients n'est pas influencé par le nombre de places en réanimation… et cette réalité fournit le meilleur argument contre ce que vous dites !