Si je cite Colbert, c'est parce que beaucoup de forêts ont été plantées à cette époque, dans une logique industrielle et militaire. Après-guerre, on a semé de nouveaux types d'arbres – douglas, épicéas – pour faire face à la reconstruction car il fallait une essence qui pousse vite.
La beauté de la forêt, c'est d'imaginer à quoi vont servir les arbres que l'on va planter dans trente, cinquante ou quatre-vingts ans – en fonction de l'essence. Il nous faut trouver des essences qui répondent à deux objectifs : elles devront fournir la construction et résister à la sécheresse.
Madame Panot, les seuls chênes qui servent à fabriquer des pellets ou des granulés sont ceux qui n'ont pas été cultivés ! En effet, la grume ne peut être utilisée en construction ou en ameublement quand elle contient des nœuds. Comment les éviter ? En élaguant pendant toute la période où l'arbre grandit ! La grume n'est pas non plus utilisable lorsque l'arbre n'a pas poussé droit et cela arrive quand la forêt est trop dense, l'arbre ne pouvant alors monter vers la lumière. C'est donc bien l'intervention des ingénieurs et des techniciens forestiers qui permet de l'éviter et c'est précisément pour cela que la forêt se cultive !
Vous faites de beaux bilans écologiques et vous nous expliquez que celui d'un « champ d'arbres » serait inférieur à celui d'une forêt. Mais, dans ce bilan, prenez-vous en compte la moindre utilisation de béton dans la construction ou la rénovation grâce à ce champ d'arbres ? Si votre raisonnement s'arrête aux bornes de la parcelle, il n'est pas valide !