Je suis désolée, je vais ajouter ma pierre au débat sur la forêt et l'ONF. Je suis élue d'une des circonscriptions les plus forestières de France, circonscription qui porte également tous les stigmates des errements du siècle précédent : la pollution post-industrielle, à laquelle j'ai tenté de sensibiliser Mme la ministre Agnès Pannier-Runacher, en soulignant l'importance de conserver des autorisations préalables – mais, visiblement, cela n'a eu aucun effet –, ainsi que les stigmates de la première guerre mondiale. En effet, à l'issue de cette dernière, dans la zone rouge qui a connu plusieurs centaines de milliers de morts durant la bataille de Verdun, on a planté une forêt de résineux, désormais centenaire, qui a également servi de dédommagement de guerre.
Enfin, cette circonscription subit les effets du réchauffement climatique. D'ailleurs, monsieur le ministre, je vous ai invité il y a peu car on ne s'attendait pas à subir la sécheresse et ses conséquences en Meuse…
Pourquoi Mme Anne-Laure Cattelot est-elle venue dans ma circonscription ? C'était notre dernière sortie avant le confinement et elle a été impressionnée par les travaux menés par l'ONF et par le professionnalisme de ses agents. Nous avons également rencontré tous les propriétaires privés de la forêt meusienne. Depuis le début de mon mandat, je suis très investie sur la forêt et la filière bois qui doit faire vivre la forêt, dans une optique d'exploitation durable. L'année dernière, à la commission des finances, au titre de l'article 58‑2 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), j'ai demandé une enquête de la Cour des comptes visant à rénover l'ensemble des dispositifs publics de soutien à la forêt et à la filière bois. L'étude constitue un important travail de fond et, pour une fois, la Cour des comptes conclut qu'il faut mettre de l'argent dans le traitement, le reboisement et le repeuplement de la forêt.
C'est un enjeu fondamental pour nos territoires et pour la planète, mais aussi pour la filière, qui devrait mieux vivre. Actuellement, la forêt est exploitée et coupée à foison avant de partir aux Pays-Bas, puis en grumes vers la Chine avant de revenir en meubles. Le fonctionnement de la filière est donc défectueux. Le sujet, global, est néanmoins trop vaste pour être abordé lors de nos débats de ce soir. Cela étant, commencer à le traiter par une réforme par ordonnance de l'ONF ne me paraît ni raisonnable, ni à la hauteur des enjeux.
Mon amendement est plus ciblé que les précédents. Nous ne souhaitons pas de réforme de l'ONF par ordonnance. Laissons-nous le temps de la réflexion. Il faut présenter un projet de loi et en discuter avec les parlementaires.