Rapidement sur la question du statut matrimonial. Quand on parle d'égalité d'accès pour toutes les femmes, ce sont toutes les femmes quelle que soit leur situation. Ce qui compte derrière, c'est vraiment l'engagement parental. Et quand nous disons « dans les mêmes conditions », c'est dans les mêmes conditions d'accès, dans les mêmes conditions de prise en charge, dans les mêmes conditions de remboursement, et sans établir de priorités. Bien sûr, cela inclut la question des femmes célibataires autant que les femmes en couple, ou pas en couple, lesbiennes ou non-lesbiennes.
Ce qui est vraiment derrière tout cela, c'est comment on fait autour d'un projet parental. Ce qui compte, c'est l'engagement parental qui, pour moi, est absolument essentiel dans le projet. C'est une égalité et une reconnaissance de tous ces projets parentaux, et de la diversité et de la pluralité de ces projets parentaux aujourd'hui.
Je voudrais revenir aussi sur la question du don et de la pénurie du don puisque l'on en parle beaucoup. Aujourd'hui, il y a pénurie de dons, mais il n'y a pas de campagne sur ces dons. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la question de l'accès à la PMA, la question de la façon de faire des enfants, est vraiment encore orientée sur : un papa et une maman, des enfants. Il faut qu'on change là-dessus. Il faut qu'on travaille avec tous les jeunes.
Au Planning, nous faisons par exemple beaucoup d'éducation à la sexualité, il faut vraiment qu'on déconstruise tout cela et qu'on dise qu'effectivement un projet parental, ce n'est pas qu'un père et une mère. Effectivement, il faut des spermatozoïdes et des ovocytes pour faire des enfants, mais ce n'est pas pour autant que ce sont des parents. C'est vraiment là-dessus qu'il nous faut travailler pour changer les mentalités.
Inscrire dans les mentalités dès le départ le fait que choisir de faire famille, c'est un droit fondamental, comme c'est un droit fondamental pour les femmes de choisir la maternité ou de ne pas la choisir. Cela fait partie des droits humains fondamentaux des personnes. Le droit de faire famille est un droit qui est pour tout le monde. Il doit être dans les mentalités dès le départ et faire partie de l'éducation de tous les enfants. Cela doit être aussi dans la formation de tous les professionnels.
Parce que c'est ce que vous évoquez effectivement dans les situations de violences qui sont rencontrées par des personnes, c'est bien cela qui est derrière. Comment travaille-t-on sur le changement des mentalités ? Ce n'est pas la loi qui peut le faire toute seule. Cela passe par la formation des professionnels, l'accompagnement des parents, l'accompagnement aussi de tous les projets parentaux. C'est important.
Il faut qu'on arrête aussi de stigmatiser des familles hétérosexuelles qui ne parleraient pas à leurs enfants. Beaucoup de familles hétérosexuelles aujourd'hui expliquent à leurs enfants comment ils sont nés. Tout cela se travaille, et c'est quelque chose qui est absolument important pour changer les mentalités. C'est une question d'éducation, une question de formation des professionnels. Il faut faire en sorte que la société la prenne en compte dans sa globalité. Nous devons lutter contre cette discrimination à l'encontre de toutes les formes de faire famille aujourd'hui.