Intervention de Philippe Vigier

Réunion du mardi 27 août 2019 à 9h40
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Tout à l'heure, quelqu'un a dit que les PMA posent des difficultés pour les couples hétérosexuels. C'est vrai. Il y a beaucoup de femmes qui en France, à 37 ans, 38 ans, 39 ans sortent des protocoles. Et comment va-t-on faire déjà pour qu'il y ait ce vrai droit pour les hétérosexuels, comme les femmes seules demain, ou les femmes en couple, avec l'attente et l'appel d'air qui va se constituer ? Parce que nous n'avons pas le droit de créer un nouveau droit, sans que derrière la création de ce droit, il y ait les moyens qu'il soit mis en place.

Sinon, ce sera toujours une forme de discrimination. Certains iront en Espagne, en Angleterre, en Belgique, comme cela a été dit tout à l'heure. Là-dessus, avez-vous des propositions à nous faire ?

La seconde chose, très rapidement, sur la conservation des gamètes, je ne vous ai pas entendu. Autant, sur certains cas thérapeutiques de traitement, par exemple, d'un cancer chez de jeunes couples, on peut y avoir recours. Quelle est votre vision sur ceux qui nous disent qu'il faut conserver les gamètes pendant 10, 15, 20, 25, 30 ans  Et, le jour où il y a un désir d'enfant, on utilise ses gamètes pour harmoniser une vie professionnelle choisie et un droit à l'enfant.

Troisième question très rapide sur la levée de l'anonymat, et pour avoir vu des associations d'enfants qui voulaient connaître leurs origines, et là vous avez pour nous un rôle important en nous aidant : comment mettre des barrières pour éviter des dérives qui pourraient conduire à une forme d'eugénisme  L'avocat l'a très bien dit tout à l'heure : où est le droit de l'enfant si les parents choisissent pour lui qui sera son géniteur.

La dernière petite question, qui est un corollaire de la première, porte sur les banques de gamètes accessibles sur internet. Madame a parlé tout à l'heure de PMA amicale. Je voudrais vous dire une chose, c'est un acte médical. Je ne voudrais pas demain que, comme cela se passe dans certaines arrière-cuisines, il y ait des injections de gamètes qui se passent avec des seringues, à partir de gamètes achetés sur internet. Cela serait une dérive intolérable.

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