Nous débattons de la procréation artificielle et ne pouvons faire l'impasse sur des basculements importants contenus dans ce projet de loi. Nous sommes dans un contexte de procréation artificielle à tout prix, avec au milieu l'embryon humain qui est à la fois le grand convoité et le grand instrumentalisé. En Chine, les premiers bébés génétiquement modifiés sont déjà nés. En Grèce et en Ukraine, les cliniques de fertilité proposent déjà aux couples des opérations de fécondation in vitro (FIV) à trois parents qui utilise deux ovules et un spermatozoïde pour concevoir un enfant. Des enfants sont déjà nés de cette technique. Devant ces immenses menaces, le projet de loi répond par une incohérence : la suppression de l'interdit de créer des embryons transgéniques.
Ce projet de loi ouvre également la voie aux gamètes artificiels. Il est alors légitime de se demander jusqu'où nous allons aller dans cette utopie de fabriquer artificiellement l'humain. Ces techniques mettront bien sûr en danger la santé de l'enfant dans un contexte flou, puisque la recherche sur l'embryon et les gamètes est autorisée dans le cadre de l'assistance médicale à la procréation (AMP), à des fins de recherche et de gestation également. Il y a donc urgence à réaffirmer un certain nombre de principes qui protègent l'espèce humaine, d'autant plus que ce projet de loi ouvre également une grave rupture anthropologique, celle de la frontière entre l'homme et l'animal : il ouvre la possibilité d'introduire des cellules humaines dans des embryons animaux, avec derrière un certain nombre de questions, que nous aurons à vous poser.
C'est également le changement de régime sur les cellules souches embryonnaires et la durée de culture portée à quatorze jours qui aujourd'hui nous laisse entrevoir dans ce projet de loi que tout ce qui est faisable devrait être fait, pour peu qu'il y ait un marché derrière.