Intervention de Aurore Bergé

Réunion du mardi 27 août 2019 à 18h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

Mesdames et Messieurs, j'aurai trois remarques et des questions, parce que c'est également l'objet de cette audition.

Madame de La Rochère, sur la PMA, vous dites qu'un père est irremplaçable et vous avez raison. Nous ne cherchons pas ici à remplacer un père. Nous affirmons juste que ce n'est pas l'orientation sexuelle ou le statut matrimonial qui détermine ce que serait une famille ou ce que serait une bonne famille, ce qui n'a absolument rien à voir avec votre propos concernant le père.

Madame Streb, vous nous dites : « Vous faites dans ce projet de loi tout ce qui est faisable, pour peu qu'il y ait un marché. » C'est faux et nombreux sont les exemples de ce qui n'est pas dans le projet de loi. Par exemple, le projet de loi n'ouvre pas la voie au diagnostic préimplantatoire qui serait en effet un risque d'une dérive eugéniste grave, avec un tri embryonnaire. Nous n'ouvrons pas la voie à la création d'embryons à des fins de recherche. Les embryons aujourd'hui utilisés à des fins de recherche viennent des embryons surnuméraires. Nous l'encadrons même mieux, puisqu'enfin, nous donnons une date limite à l'exercice de cette recherche qui est de quatorze jours. Ce n'est pas une date prise au hasard, car elle correspond – vous l'avez dit vous-même – à la gastrulation et donc au début des terminaisons nerveuses qui sont développées. Nous n'ouvrons pas ici la voie à la GPA qui n'est absolument pas la même chose que la PMA, puisqu'elle introduit un tiers, la commercialisation et la marchandisation du corps de la femme et en effet, un asservissement qui nous paraît absolument inacceptable.

Sur l'autoconservation, puisque vous y êtes revenus très régulièrement, nous ne sommes pas ici dans un assujettissement supplémentaire pour les femmes, mais nous leur offrons une nouvelle liberté. Je suis d'accord avec vous sur la question de la fertilité : nous pourrions très bien envisager d'avoir des campagnes très claires sur la question de la fertilité. D'ailleurs, nous n'ouvrons pas la voie à la possibilité que cette autoconservation soit faite dans des centres privés. Nous souhaitons même aller plus loin dans notre groupe, puisque nous voulons interdire, par exemple, que cette autoconservation puisse être prise en charge par les employeurs, parce que nous aurions alors le risque qu'il y ait une injonction faite aux femmes. Vous voyez, beaucoup de choses ne sont pas faites, alors qu'il pourrait y avoir beaucoup de marchés derrière, pour autant qu'elles soient réalisées.

Surtout, j'aimerais comprendre ce que vous souhaitez. Souhaitez-vous que nous revenions sur l'AMP pour les couples hétérosexuels, si vous refusez par exemple qu'il y ait des embryons surnuméraires ? Souhaitez-vous que nous revenions sur l'interruption médicale de grossesse, quand un diagnostic a été fait, avec des maladies incurables qui ont pu être dépistées ? Souhaitez-vous supprimer la recherche sur l'embryon ? Là aussi, j'aimerais bien que vous puissiez répondre à nos questions.

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