C'est l'intérêt de ces auditions d'entendre les différents points de vue et de les confronter. Ce qui m'a frappé aujourd'hui est l'écart important, presque abyssal, entre d'une part toutes les peurs que vous exprimez, que vous alimentez, par exemple sur l'absence totale du père et ses conséquences terribles et systématiques supposées et, d'autre part, la réalité de ce que vivent aujourd'hui les familles homoparentales, avec tout ce que nous disent à ce sujet les études de suivi des enfants élevés dans des familles homoparentales, dont les résultats devraient pourtant vous rassurer. Par exemple, ce sont également les témoignages que nous avons entendus en début d'après-midi.
Tout à l'heure, nous avons entendu des couples de femmes qui ont eu leur enfant par PMA, ainsi que de jeunes adultes nés de PMA. Ils se sont tous et toutes exprimés sur leur vie, sur leur quotidien. À l'école, à la crèche, chez le médecin, chez tous les professionnels de la petite enfance, ailleurs, tout se passait très bien, de façon finalement assez simple. Les enfants concernés se sont construits avec d'autres figures masculines. Leur quotidien est finalement – cela nous a été redit – le même que celui de toutes les familles.
Ma question est très simple : mesurez-vous cet écart important entre la somme de vos peurs et la réalité de ce que vivent aujourd'hui les familles concernées dans leur diversité ?