Si vous faites un implant ou une couronne, je ne suis pas sûr que le reste à charge soit zéro. En tout cas, l'assurance maladie n'a pas vocation à guérir des pathologies qui n'existent pas. Il ne me semble pas que c'était prévu ainsi en 1945, quand nous avons défini les principes de la solidarité nationale.
Je termine par un petit témoignage. M. le député parlait d'un témoignage et il a raison. Nous avons évoqué les commissions de témoignages à chambre fermée. Je l'ai déjà dit à l'Assemblée nationale et je le répète : si nous nous en tenons au fait que la souffrance justifie l'ouverture d'un nouveau droit, nous passons à côté des conséquences sociales de l'ouverture de ce nouveau droit. Ces conséquences sont nombreuses. Il faut les poser, les soupeser. À titre personnel, je suis membre des Associations familiales catholiques et l'on pourrait penser que je suis père de famille nombreuse. Il se trouve que je n'ai pas d'enfant, qu'en conscience, avec mon épouse, nous avons décidé de ne pas avoir recours à l'assistance médicale à la procréation. Cela répondra peut-être un peu à la question d'une députée. La question des embryons surnuméraires nous posait une question éthique fondamentale. J'essaie d'être en cohérence dans ma vie avec mes prises de parole. Nous ne pouvons pas nous satisfaire uniquement de cet argument consistant à dire qu'il y a souffrance, désir, que ce désir n'étant pas satisfait, il y a souffrance, qu'il faut octroyer ce nouveau droit. C'est passer à la trappe toutes les conséquences sociales de l'octroi de ce nouveau droit.