Intervention de Karine Lefeuvre

Réunion du mercredi 28 août 2019 à 9h40
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Karine Lefeuvre, vice-présidente du CCNE :

Comment le CCNE peut être le défenseur de l'exception française ? Le Pr. Delfraissy disait que le CCNE n'est pas le gardien du temple, mais je pense que c'est un vrai levier pour diffuser et faire vivre cette culture éthique. Je crois que le vrai défi est de donner à chaque citoyen la capacité de se dire : « Je peux m'exprimer sur plein de sujets, y compris sur des sujets qui pourraient paraître complexes ». Pendant les États généraux de la bioéthique, j'avais animé une journée de débats à Rennes, avec la PMA le matin et les tests génétiques l'après-midi et nous nous étions dit : « La salle va se vider », or la salle ne s'est pas vidée. On voit bien qu'à partir du moment où l'on permet aux personnes de s'exprimer en confiance et en totale liberté, les citoyens prennent la parole.

S'agissant de la révision tous les cinq ans, je suis arrivée au CCNE juste au début des États généraux de la bioéthique. Je parle souvent d'une marmite parce que c'était en pleine ébullition, c'était passionnant, mais c'était extrêmement dense. C'est vrai que si l'on voulait être raisonnable au regard du fonctionnement du CCNE, on pourrait dire : « nous nous arrêtons à sept ans, c'est très bien ». Finalement, si nous avons recommandé un délai de révision de cinq ans, c'est justement pour donner une impulsion supplémentaire et parce que la bioéthique est une matière vivante. Sept ans, cela paraît beaucoup trop long, même cinq ans peuvent aussi paraître trop longs, mais le principe de réalité doit primer.

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