J'ai plusieurs questions. Tout d'abord, de la petite Louise Brown et Amandine à maintenant, le progrès ne peut qu'impressionner. En l'espace d'une génération, la procréation a fait des avancées considérables, et l'on voit maintenant l'intérêt de l'étendre à toutes les femmes. Il n'empêche qu'il existe aussi des raisons de ne pas être totalement satisfait. L'une de ces raisons vient de ce que l'efficacité des fécondations in vitro ne progresse pas. Est-ce parce qu'il existe des conditions défavorables ou parce que l'on implante des embryons avec des aneuploïdies, alors que l'on pourrait avoir des embryons de meilleure qualité, donc beaucoup moins d'échecs – notamment si l'on développait la recherche sur le développement initial de l'embryon ? J'aimerais avoir votre avis sur ce point.
Je sais que la question de l'insuffisante information délivrée aux jeunes filles (mais aussi aux jeunes garçons) sur les conditions de fertilité vous tient à cœur. Que préconisez-vous et à quel stade ? Comment arriver à rendre la jeune population française enfin consciente de l'horloge biologique assez sévère qui affecte les uns et les autres. Si les garçons sont dans la procrastination, les filles retardent aussi l'âge de la conception. On a donc besoin d'informer les uns et les autres.
Troisième question : que pensez-vous du don dirigé, c'est-à-dire celui qui résulte des demandeurs qui viennent avec leurs donneurs de gamètes ? Que pensez-vous de l'ouverture aux centres privés du recueil ou du prélèvement de gamètes ? Que pensez-vous du dispositif ROPA, autrement dit la réception des ovocytes par la partenaire ?