Je crois que la situation idéale où tout le monde peut connaître ses origines n'existe pas, avec ou sans fécondation in vitro. Promouvoir un dispositif qui permettrait de répondre à toutes les situations ne me semble pas devoir être retenu, surtout si cela se fait au détriment d'une certaine forme de liberté sur laquelle je vais revenir. En effet, des donneurs décéderont, des donneuses vont venir d'autres pays, et on ne les retrouvera pas. Il y aura donc toujours des enfants qui n'auront pas ce qu'ils souhaitent. L'intérêt est quand même d'offrir au plus grand nombre une forme de transparence, mais il ne faut pas penser que l'on va répondre à toutes les situations. Il existe effectivement une certaine inégalité, et d'ailleurs, vous évoquiez au début l'inégalité hommes-femmes. Effectivement, elle existe et on peut toujours penser qu'il faudrait que les hommes aient également une ménopause à 52 ans. On peut le décréter, mais cela va être difficile à obtenir. L'égalité des droits et des chances est donc difficile à établir, mais le plus grand nombre de libertés me semble préférable, tout le monde étant respecté. Je serai donc plutôt pour le maintien de la liberté, pour les parents, de dire ou pas le mode de conception. Je m'interroge sur l'intérêt que représente l'inscription à l'état civil, qui sera tout de suite décodée. Qu'est-ce qui est informatiquement le plus simple ? Un enfant élevé par deux femmes n'a pas besoin d'un papier pour connaître son mode de conception. Le problème est que pour les dons réalisés au profit de couples hétérosexuels, on aura la même annotation, pour ne pas faire de différence, et on va donc entrer dans une discrimination générale entre les enfants qui sont nés par don et ceux qui ne le sont pas. En tous les cas, un éclairage va être décodé très vite. Je suis sûr qu'à l'école, ce sera très rapide.