Monsieur le professeur, je suis ravi de vous retrouver dans cette enceinte. Vous vous êtes exprimé longuement et très précisément sur un grand nombre de sujets abordés dans la loi. Je voudrais revenir sur deux de ces questionnements. Le premier porte sur la levée de l'anonymat des donneurs de gamètes. J'ai senti une réserve dans votre expression. Je souhaiterais vous la voir préciser, au vu de votre longue expérience, donc du comportement et de la psychologie des patients que vous avez eus à traiter. Le fait de lever l'anonymat ne va-t-il pas limiter le nombre de dons, d'hommes ou de femmes qui souhaitent juste donner, faire un don de gamètes pour en faire profiter des couples infertiles, mais qui ne souhaitent pas entrer dans une histoire complète avec les enfants qui naîtront de ces dons ? À l'inverse, les projets d'enfant ne risquent-ils pas d'être freinés, en levant l'anonymat, par l'arrivée d'une tierce personne, alors qu'aujourd'hui, le couple vit avec cet embryon généré sans lien direct avec le donneur ?
Mon second point porte sur le double don de gamètes, sur lequel vous vous êtes moins exprimé. J'ai cru comprendre qu'il y avait une efficacité accrue de cette technique, qui n'est pas autorisée aujourd'hui.