Intervention de René Frydman

Réunion du mercredi 28 août 2019 à 15h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

René Frydman, Professeur émérite des universités, gynécologue-obstétricien :

Il existe des associations qui se sont fait connaître sur cette revendication de levée d'anonymat – qui aboutit, d'une certaine façon –, mais beaucoup d'autres enfants sont nés de cette façon et ne demandent rien. Or, ceux-là, on les entend moins. La première chose consiste donc déjà à prendre acte du fait que ce n'est pas parce qu'ils sont nés par AMP qu'automatiquement les enfants vont engager cette démarche. Certains vont le faire, on peut les comprendre, et c'est bien qu'ils puissent le faire, mais ce n'est pas non plus une démarche obligatoire. Il faut laisser la liberté aux enfants, quel que soit leur mode de conception, de vouloir remonter ou pas à leur géniteur. Certains considèrent qu'ils ont un papa et une maman, que la biologie est une chose, mais que la réalité en est une autre. D'autres voudraient aller vers une rencontre. Je suppose que vous avez vu le film Starbuck montrant un donneur ayant 530 enfants, dont 142 qui veulent le connaître. Évidemment, tout est possible, mais dans ce film, seuls 142 veulent le connaître. L'anonymat qui a été imposé ne me semblait pas une bonne chose ; le non-anonymat imposé ne m'en semble pas une non plus. On peut discuter, informer, accompagner, mais il me semble important que chacun puisse avoir sa liberté. En effet, si vous acceptez que l'anonymat disparaisse dans le cadre de la PMA avec don, vous n'êtes pas sans savoir que 15 % des enfants pris en population générale n'ont pas forcément l'origine qui était attendue. Je ne souhaite donc pas que nous allions vers un fichage des origines, mais vers une possibilité de connaître ses origines.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.