Hier, le Pr René Frydman a plaidé pour la liberté du donneur de révéler ou non son identité au moment du don et de revenir éventuellement sur son choix initial au moment d'être sollicité pour une levée effective d'anonymat. C'est un point que vous avez évoqué, sur lequel j'avoue évoluer. Or, c'est également la liberté de l'enfant de pouvoir ou non avoir accès à son identité.
Je reviens également sur un point que vous avez souligné tout à l'heure, celui de la liberté des parents de révéler ou non à leur enfant le mode de conception. Vous insistez sur le fait que le dire par exemple à un notaire permettrait à des parents de libérer une première parole qui leur permettrait ensuite de le dire à leur enfant. Imaginez-vous qu'au moment même d'avoir recours à une PMA, ces couples pourraient être accompagnés, sur le plan psychologique ou psychanalytique, afin de leur permettre plus facilement de révéler ensuite à leur enfant son mode de conception. Peut-on donner aux parents des outils pratiques pour le faire ?
Enfin, je voudrais revenir sur la procréation post mortem. Sur le plan psychanalytique, quelle est la différence entre un enfant dont le père est décédé au cours de la grossesse et un enfant conçu via un don de sperme de son père décédé qui aurait été congelé ? Je ne vois pas tellement la différence entre la conservation du sperme et la possibilité de transférer un embryon. À partir du moment où le père avait signé un accord sur le fait que son sperme pouvait être donné à sa compagne, il était dans un projet parental, un projet de paternité. Sur le plan psychanalytique, quelle est la différence ?