Intervention de Geneviève Delaisi de Parseval

Réunion du jeudi 29 août 2019 à 10h40
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste :

Le fait de le rencontrer n'est pas toujours la demande principale des enfants devenus adultes. Ils veulent savoir qui il est, pourquoi il a donné, s'il a des enfants. Cette recherche des enfants du donneur, qui ont plus ou moins leur âge, est très importante. C'est que les Américains appellent des siblings et dans l'association PMAnonyme, il y a quatre ou cinq jeunes gens qui ont découvert qu'ils étaient frères et sœurs, avec tous les guillemets qui s'imposent. Ils étaient conçus par le même donneur. Il y en a deux qui se sont mariés. Heureusement, ils n'étaient pas conçus par le même donneur, mais quand ils se sont mariés, on leur a dit de faire des tests, etc. Ils ne voulaient même pas faire de test, mais finalement, ils en ont fait et n'étaient pas frère et sœur.

Il ne s'agit pas simplement de connaître un nom. C'est : « J'ai été conçu par le corps d'une troisième personne. La forme de mon nez ou de mes oreilles vient peut-être de cette personne. » C'est un fait, quelqu'un d'autre a participé au projet parental des parents, parce qu'il leur manquait un gamète ou un ovocyte. Si j'avais du temps, je reprendrais l'expression de Paul Ricœur sur l'identité narrative : cela fait partie de leur histoire. Mais ce n'est pas une bombe à retardement. Ça ne l'est que s'il y a secret, comme vous l'avez dit. La plupart des histoires qui se passent mal, parce qu'il y en a quelques-unes, c'est parce que d'un seul coup, le secret éclate, à trente ans.

Madame, vous avez posé une question sur la procréation post mortem. Je dois dire que je n'ai pas très bien compris. Pour les mères célibataires, il n'y a pas de procréation post mortem, puisqu'elles n'ont pas de compagnon.

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