Intervention de Geneviève Delaisi de Parseval

Réunion du jeudi 29 août 2019 à 10h40
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Geneviève Delaisi de Parseval, psychanalyste :

Tous les enfants vivent le deuil d'un parent de manière évidemment très douloureuse. Il y a eu des travaux sur l'âge auquel les enfants vivent plus douloureusement le deuil, un psychanalyste pédiatre célèbre, Winnicott, disait qu'avant six ans, les enfants arrivaient assez bien à faire le deuil du parent et qu'après six ans, ils faisaient le deuil comme un adulte, de manière très ambivalente. Dans le cas que vous citez, cette mère expliquera à son fils ou à sa fille qu'elle voulait un enfant avec cet homme, son père qui a disparu. Ils feront le deuil ensemble, avec cette spécificité que l'enfant va un peu servir de béquille à la mère pour le reste de sa vie. Pour la mère, l'enfant représentera peut-être le compagnon qu'elle a perdu.

Ce n'est pas facile, ce sont des situations très atypiques, mais heureusement rares. En tant que psychanalyste, je ne vois pas en quoi j'aurais un jugement à porter là-dessus. Je ne crois pas que l'enfant en souffre toute sa vie. Tout est clair. Il fera parler sa mère, lui demandera qui était son père, pourquoi, etc. Nous avons tous connu des deuils et ne sommes pas tous forcément effondrés pour le reste de notre vie, mais là encore, il faut de l'aide.

Je ne sais pas si j'ai bien répondu à votre question.

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