Intervention de Alexandra Benachi

Réunion du mardi 3 septembre 2019 à 16h15
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Alexandra Benachi, présidente de la Fédération française des centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal (CPDPN) :

En pratique, nous laissons toujours à la patiente un délai. Pour refuser une interruption de grossesse, nous nous référons souvent à la loi, en expliquant qu'il existe une loi et qu'il faut la respecter. C'est un argument que les gens entendent très bien. Ainsi, certains de mes collègues voulaient que ce délai soit remis dans la loi afin de dire aux patientes qu'il faut attendre. Une partie des patientes arrivent en effet dans un tel état qu'elles veulent voir l'anesthésiste le jour même pour passer en salle de travail dès le lendemain. Elles ne comprennent pas qu'il faut attendre. Cependant, 99 % des patientes attendent. Lorsque j'ai commencé la médecine fœtale il y a vingt-cinq ans, nous voulions bien faire : lorsque nous annoncions à une patiente que son bébé avait une trisomie 21, elle voyait l'anesthésiste l'après-midi même et elle était en salle de travail le lendemain. C'était un carnage. Nous avons tous appris à donner du temps. Nous avons appris à expliquer l'extrême importance d'un grand délai entre l'annonce, la décision et la réalisation de l'interruption de grossesse. C'est donc toujours le cas en pratique. C'est pourquoi la situation ne change pas vraiment pour nous. Il est vrai qu'il est bon pour certaines patientes de faire vite, et que c'est moins bien pour d'autres. Nous voudrions avoir une certaine liberté et ne pas être obligés de mettre ce délai. Si néanmoins vous l'ajoutez, nous ferons avec, puisque c'est de toute façon ce que nous faisons déjà en pratique.

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