Je voudrais insister sur le volet information et prévention. Lorsqu'une jeune femme vient discuter de sa fertilité et évoquer éventuellement sa préservation, notre premier devoir en tant que médecin, devoir que nous appliquons, est l'information. Nous sommes capables en tant que médecins de débouter une jeune femme de 22 ans si elle n'a pas de raison médicale d'autoconserver ses ovocytes, en lui proposant de revenir quelques années plus tard si elle toujours dans la même optique.
Je ne sais pas si ce peut être écrit dans la loi, mais nous avons un rôle central dans l'information précoce des jeunes filles. Dès le collège, comme chacun apprend la géographie, nous devrions également apprendre la dynamique de la fertilité et ce qu'elle implique. Pouvoir donner une information précoce est important. Elle est souvent donnée très tard et elle est alors extrêmement anxiogène pour les femmes. Dire à une femme de 35 ans que les chances de grossesse sont divisées par deux est extrêmement anxiogène. Cette information devrait être intégrée très tôt par les filles comme par les garçons. Il faut savoir que beaucoup de femmes ne peuvent pas concevoir assez tôt, non pas parce qu'elles ne le veulent pas ou parce qu'elles ont un travail, mais à cause de la problématique du ou de la partenaire. C'est un vrai problème.
Cela doit faire partie des connaissances fondamentales que de savoir que la fertilité est optimale jusqu'à 30 ans et qu'elle va très bien jusqu'à 35 ans. Cependant, s'il n'y a pas eu de projet de bébé actif à 35 ans, il faut pouvoir envisager la possibilité d'une autoconservation si la vie l'impose pour diminuer la demande ultérieure de dons d'ovocytes ainsi que pour la santé de l'enfant. En effet, un enfant né d'un ovocyte plus jeune aura une meilleure santé. C'est également valable pour la qualité des spermatozoïdes.