Intervention de Joëlle Belaisch-Allart

Réunion du mardi 3 septembre 2019 à 17h10
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Joëlle Belaisch-Allart, présidente de la SFG :

Je voudrais ajouter qu'il faudrait faire confiance aux femmes. Vous avez tous compris que j'étais très favorable à l'autoconservation ovocytaire, et je reçois beaucoup de patientes à ce propos. Je n'ai jamais reçu de patiente de 22 ans. Je crois que ce sera l'exception. Ce n'est pas parce qu'il est possible de se suicider avec un médicament très efficace qu'il faut interdire ledit médicament. Faire une alerte sur ces cas éventuels de jeunes femmes me semble excessif. Nous en verrons extrêmement peu. Faites confiance aux femmes. Des enquêtes sociologiques rigoureuses, y compris au niveau européen, montrent que l'âge idéal de la maternité et l'âge idéal de la paternité ne sont pas du excessifs. Les gens ne veulent pas d'enfants après 40 ans. Ce sont les hasards de la vie qui les y poussent, mais ce n'est jamais volontaire.

Deuxièmement, il faudrait tordre le cou à une idée fausse à propos de la politique de Google. Elle ne traduit pas une pression des employeurs. Certes, des entreprises américaines payent l'autoconservation, mais il faut se remettre dans le contexte américain où rien n'est pris en charge. Donc lorsque les lunettes des enfants sont payées, lorsqu'une entreprise propose d'offrir quelque chose pour la santé de la femme ou des enfants, c'est un vrai bénéfice pour le salarié. C'est en ce sens que cela a été fait. Il ne s'agissait pas du tout de favoriser l'autoconservation pour pousser à travailler plus. L'argument de l'intérêt des employeurs me semble clairement un argument des gens opposés à l'autoconservation.

Vous avez des données scientifiques. Je tiens à la disposition de la commission tous les articles qui montrent que dans 80 % des cas, la raison d'une autoconservation tient à ce que la femme n'a pas rencontré le bon partenaire, et non à sa carrière.

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