Intervention de Cécile Martinat

Réunion du mercredi 4 septembre 2019 à 9h35
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Cécile Martinat, présidente de la Société française de recherche sur les cellules souches, directrice de l'I-Stem (Institut des cellules souches pour le traitement et l'étude des maladies monogéniques), directrice de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) :

Nous avons toujours un contrôle par l'Agence de la biomédecine. Depuis le départ, je me bats pour dire que nous sommes pour ce contrôle, qu'il faut augmenter la traçabilité de l'usage de ce matériel humain, parce que nous savons qu'il est précieux et que nous ne devons pas faire n'importe quoi.

Le développement du débat éthique était également l'un des objectifs de la société savante sur la recherche sur les cellules souches. En France, aucune organisation ne nous permettait de nous réunir et de réfléchir à cela. Nous nous réunissons chaque année et nous veillons ce que nos échanges incluent toujours une partie éthique. Cela nous a permis de nous rapprocher d'autres sociétés savantes, en particulier la société savante américaine. Je peux déjà vous annoncer qu'en 2020, nous aurons une journée de travail avec eux, sur des considérations éthiques, à savoir : tous les pays sont-ils tous d'accord sur ce qu'il est possible de faire ?

Vous avez parlé des « bébés CRISPR », parce qu'ils sont finalement à l'origine de toutes ces discussions. Nous avons été les premiers à nous mobiliser pour dénoncer ce qui avait été fait, en disant : « Attention, nous avons passé une ligne rouge. Nous ne sommes pas d'accord, même en tant que scientifiques. » L'objectif de notre société savante était justement de mieux organiser la communauté scientifique française, afin de pouvoir maintenir ce suivi et discuter plus facilement avec des comités éthiques. Nous avons également l'aide des comités éthiques de nos tutelles, en particulier l'INSERM. Ils nous apportent une aide précieuse sur le fait de savoir jusqu'où nous pouvons aller, tout en ayant toujours cette réflexion sur l'avenir et ce que vont apporter nos recherches.

Cela m'amène à reparler de la création des lignées. Cela fait un peu plus de quinze ans que je travaille sur les cellules souches embryonnaires humaines. Je n'ai jamais détruit un seul embryon. J'utilise des lignées qui ont été dérivées il y a quasiment vingt ans.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.