Intervention de Cécile Martinat

Réunion du mercredi 4 septembre 2019 à 9h35
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi relatif à la bioéthique

Cécile Martinat, présidente de la Société française de recherche sur les cellules souches, directrice de l'I-Stem (Institut des cellules souches pour le traitement et l'étude des maladies monogéniques), directrice de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) :

Par importation. À l'origine, chacune résulte bien de la destruction d'un embryon. Nous en avons suffisamment et c'est pour cela que tout à l'heure, nous évoquions la conservation. Même si le terme est plus adapté en anglais qu'en français, nous travaillons maintenant avec des banques de cellules, c'est-à-dire que nous pouvons les amplifier. Dans mon institut, une équipe de recherche travaille sur la façon d'amplifier ces cellules de façon qualifiée et standardisée, pour qu'elles maintiennent toutes leurs propriétés, de les congeler, de faire ces banques de cellules et travailler à partir de ces banques, en ayant assez de matériel.

Je reviens sur l'exemple du programme de thérapie cellulaire pour les rétinites pigmentaires. Notre banque de 200 tubes nous a permis de faire toutes les études précliniques et d'aller au stade de l'étude clinique avec des patients. En une seule fois, nous essayons de produire assez de cellules et de les qualifier. Cela simplifie notre quotidien, car ce sont des cellules assez pénibles à manipuler. D'ailleurs, on ne parle pas assez de la pénibilité pour nous, scientifiques. Ce sont des cellules dont il faut s'occuper quasiment tous les jours. D'un point de vue légal, c'est compliqué, parce que cela implique que le personnel vienne le samedi et le dimanche au laboratoire pour s'occuper des cellules. Nous avons tout intérêt à faire une production massive de cellules, à les congeler et à ce qu'elles nous servent pour une certaine durée. Nous ne détruisons pas des embryons au quotidien, nous utilisons des lignées. C'est pour cela qu'au cours de notre première audition, en 2018, nous insistions énormément sur le terme « lignée ». Pour nous, ce sont vraiment des lignées. Nous n'avons pas à détruire un embryon chaque fois.

On essaie maintenant de mettre au point des techniques permettant de dériver ces cellules sans détruire totalement l'embryon, en partant d'un stade un peu plus précoce, le stade morula. Cependant, l'efficacité de ces techniques de dérivation est extrêmement faible et n'est pas forcément compatible avec des utilisations pratiques en laboratoire.

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